La face cachée des vêtements de seconde main

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Que ce soit pour trouver un chandail unique ou pour économiser, acheter en friperie est devenu tendance grâce aux réseaux sociaux. Comme la popularisation d’un phénomène n’est jamais sans dérives, celui-ci ne fait pas exception.

« On dirait qu’aussitôt que les gens voient le mot friperie, ils sautent dessus, a révélé une adepte des friperies, Rose-Amélie Paquet. J’ai aussi l’impression qu’il y a juste des jeunes parce qu’ils veulent suivre la mode, être vintage et les commerces en profitent pour monter leur prix. »

D’ailleurs, c’est ce qu’elle a remarqué depuis un certain temps. « Il y a quelques années, je pouvais acheter des morceaux à 3$ ou 4$, aujourd’hui j’en trouve de plus en plus au-delà de 10$, se désole-t-elle. Je pense que ça parait plus dans les grandes villes, comme au Village des valeurs, que j’ai décidé de ne plus fréquenter, un morceau peut être au même prix que dans le vrai magasin. »

 Et l’environnement dans tout ça ?

Selon le rapport 2023 Resale Report de ThredUp, une plateforme en ligne de revente de vêtements, 56% de la génération Y et Z préfèrent avoir un style unique au lieu de suivre les tendances. Toujours d’après le même document, la valeur de l’item reste la principale motivation d’acheter chez les consommateurs, entre autres devant la qualité et la nécessité. Comme quoi, les raisons environnementales seraient mises de côté.

« Vu que c’est moins cher, comme un rabais, les gens achètent sans vraiment savoir s’ils aiment le morceau, a ajouté Rose-Amélie Paquet. Ça fait en sorte que beaucoup de vêtements sont achetés mais moins utilisés, même moi ça m’arrive. » Ce comportement est similaire à la fast-fashion.

Le revers de la médaille

Du côté des friperies, elles voient que des avantages à cet engouement pour les achats de seconde main. « Nous avons une clientèle plus diversifiée et plus de vêtements, a déclaré le directeur adjoint du Groupe Coderr, Dave Gosselin. Nous recevons 110 000 sacs de vêtements par année, c’est très bon pour l’environnement et pour nos emplois. »

Il a également mentionné que cette tendance a permis de diversifier la clientèle. « Maintenant, on a une double mission, il y a des jeunes qui viennent, mais aussi des personnes avec des faibles revenus, on doit convenir aux deux », a précisé M. Gosselin.

Selon le rapport 2021 de ThredUp, le marché des vêtements de seconde main va doubler dans les cinq prochaines années, à en venir à dépasser celui de la fast-fashion.

 

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