48 heures de piquetage pour les travailleurs en soin
Le 8 novembre, minuit tapant, des lignes de piquetage de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) sont installées dans tous les hôpitaux du Saguenay-Lac-Saint-Jean pendant 48 heures. Les travailleurs exercent leur droit de grève dans le cadre de la négociation pour le renouvellement de leur convention collective.
Chicoutimi, Jonquière, La Baie, Roberval, Dolbeau-Mistassini, Alma, ce sont plus de 3 300 membres la FIQ – Syndicat des professionnelles en soins du Saguenay– Lac-Saint-Jean qui sont présents tout au long des deux jours de grèves aux lignes de piquetage. Des infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques sont regroupés et font du bruit par centaines munis de leurs pancartes et de leurs clochettes pour faire passer leurs messages.
« Les professionnels en soins sont à bout. Ils veulent que leurs négociations avancent, leurs conditions de travail sont difficiles depuis trop longtemps déjà. M. Legault, M. Dubé, Mme Lebel ne les entendent pas, aujourd’hui cependant, ils se font entendre », exprime la présidente de la FIQ-Syndicat des professionnelles en soins du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Julie Boivin.
Concrètement, les travailleurs demandent une augmentation de salaire qui est décente, une charge de travail qui a du sens et d’être en mesure de donner tous les soins nécessaires à la population qui en a besoin, selon Julie Boivin. « Les députés ont voté 30 % d’augmentation de salaire, les travailleurs en soin n’en méritent pas moins », s’exclame Mme Boivin.
Le gouvernement souhaite également rallonger de deux ans le départ à la retraire, pour plusieurs cette décision bouleverse leur plan de vie. « Moi je suis sur le bord de partir, c’est sûr que moi ça m’impacte beaucoup et ça ne fait pas mon affaire. Aujourd’hui c’est principalement pour ça que je suis ici », déclare une infirmière clinicienne qui souhaite garder son anonymat.
Un long travail de persévérance
Organiser une grève, c’est un long travail qui demande beaucoup de temps. « C’est un travail monumental, ça fait au-delà d’un mois qu’on travaille sur les deux jours qui s’en viennent. Si le gouvernement pense qu’on va s’épuiser, il se trompe, on va maintenir ces lignes de piquetage là. On va le faire jusqu’à tant qu’on nous donne quelque chose qui a de l’allure », explique la présidente de la FIQ-Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Malgré le froid, ils étaient tous souriants et fêtaient au moindre klaxon de la population. « On sent vraiment que la population est dernière nous. La troupe est motivée, on a de l’énergie et on est persévérant. On n’est pas près d’abandonner », témoigne une infirmière qui souhaite également garder son identité secrète.