Accessibilité culturelle : un parcours du combattant

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Avec son autodérision, l’humoriste Claudia Duchesne tente de sensibiliser les gens sur sa réalité. (Photo : Philippe Le Bourdais) 

Assister à un spectacle est loin d’être une mince tâche pour Claudia Duchesne. En plus de devoir contacter le lieu de diffusion préalablement, elle se bute souvent à un nombre de places limité et de moindre qualité. La raison est simple, elle se déplace en fauteuil roulant en tout temps.  

Claudia Duchesne est devenue paraplégique en 2016 à la suite de complications dues à une opération. Depuis son handicap, elle a constaté que sa consommation d’évènements culturels a chuté en raison de l’accessibilité des endroits. « Ça me prive vraiment sur ce que je veux voir comme spectacle. Je trouve aussi que ça ne me permet pas de me faire découvrir de nouveaux talents », mentionne celle qui est également humoriste à ses heures. 

Le processus d’achat de billet est également plus long pour une personne à mobilité réduite. « Avant de me procurer des billets, je dois contacter la salle pour savoir si c’est accessible pour moi », raconte-t-elle. Ce qu’elle déplore le plus, c’est le manque de variété des places assignées aux gens handicapés. « On passe de 800 choix de places à quatre choix », explique-t-elle.  

Paradoxalement, il est plus facile pour elle de se retrouver sur les planches pour faire rire son public que d’assister elle-même à un spectacle. 

Loin d’être inconnues 

Claudia Duchesne serait loin d’être la seule à vivre une telle situation, selon la directrice générale de l’Association régionale de loisirs pour personnes handicapées (ARLPH-SLSJ), Manon Blackburn. « Ça a réellement changé dans les 10 dernières années, mais il y aura toujours place à l’amélioration », explique-t-elle.  

Selon Mme Blackburn, les emplacements pour les gens à mobilité réduite sont trop limités en plus d’être mal situés. « Dans certaines salles à Saguenay, les personnes handicapées n’ont d’autres choix que de devoir prendre place à côté de la console de son », dit-elle. 

Saguenay et les promoteurs culturels collaboratifs 

Selon la directrice par intérim du Groupement des organismes de personnes handicapées du Saguenay (GOPHS), Myriam Lessard, la Ville de Saguenay est à l’écoute des intervenants du milieu et agit rapidement en cas de problématique. 

Elle explique cette collaboration par l’implantation d’un Plan d’action favorisant l’intégration des personnes handicapées (PAIPH) dont l’ensemble des villes québécoises ayant au moins 15 000 habitants doivent être dotées. « Ce plan-là permet à la Ville de nous [les organismes] consulter et de faciliter la vie de notre clientèle », rapporte Mme Lessard.  

Mme Duchesne compatit avec les promoteurs d’évènements culturels. Elle comprend qu’il est parfois compliqué d’adapter les lieux, mais la clé demeure la sensibilisation. « Les gens sont remplis de bonnes intentions. Ils sont prêts à nous accommoder », conclut-elle.  

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