LA SERRICULTURE ENRACINÉE AU SAGUENAY-LAC-ST-JEAN

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La tomate est le légume de serre le plus produit, il représente 45% de la superficie de culture, suivi par le concombre, la laitue et le poivron.

 

Quel plaisir de trouver des tomates cultivées à St-Nazaire et des concombres produits à St-Félicien dans les épiceries en plein hiver! La culture en serre est maintenant courante dans la région en raison de ses nombreux avantages, mais elle comporte tout de même des défis.

Emmanuelle Vérité-Lapointe

Gilles Arseneault est le propriétaire de la ferme maraîchère biologique Les jardins de la Montagne à Petit-Saguenay. Il produit des fruits et des légumes en champs et en serre depuis 26 ans. « Le principal avantage, c’est le prolongement de la saison. On est en zone boréale, alors en serre avec le chauffage, ça nous permet de commencer plus tôt. »

Selon le maraîcher, cet avantage est toutefois une arme à double tranchant. « C’est extrêmement technique. Il faut qu’il fasse assez chaud, mais pas trop, il faut ventiler la serre, etc. La production en serre, je compare ça à un athlète olympique. C’est très performant, mais il faut suivre des règles très strictes. »

Gisane Savard a été présidente des serres Belles de jour pendant plusieurs années et elle est maintenant à la retraite. « Ça fait cinq ans qu’on produit certains légumes toute l’année. Avant, on n’avait pas l’éclairage nécessaire. » Elle explique que les installations de serriculture sont très dispendieuses, mais aussi très efficaces. « En champs, la température ne permettrait pas d’avoir des récoltes aussi régulières. »

Effectivement, selon le site internet du Gouvernement du Québec, « le rendement des tomates de serre est 10 fois plus élevé qu’au champ. Les coûts sont cependant plus importants pour les producteurs ».

Pour fournir des légumes de serre aux épiceries, Mme Savard explique qu’« il faut produire énormément ». Elle raconte que « si la production n’est pas assez régulière, IGA et Metro t’abandonnent ».

Plus d’un tiers de la production en serre au Québec est certifiée biologique.

Plus d’un tiers de la production en serre au Québec est certifiée biologique.

La consultante pour les Producteurs en serre du Québec, Yourianne Plante, explique que ce sont surtout les plus gros joueurs de la serriculture qui sont en mesure de produire toute l’année et d’approvisionner les épiceries. Elle expose également que « ce ne sont pas toutes les cultures qui sont adaptées à la serriculture ou pour lesquelles c’est rentable ».

Malgré cela, Mme Plante assure que la production en serre est un mode de production efficace. « À l’ère des changements climatiques, c’est un net avantage de produire dans un environnement contrôlé. » Elle ajoute que la serriculture donne une bonne alternative à l’importation de fruits et légumes durant l’hiver. « À l’épicerie, il est maintenant possible de trouver des produits de serre à prix très compétitifs. »

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