Grève en éducation : appel à l’aide lancé pour les enseignants à statut précaire

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Les enseignants des différents syndicats ont manifesté le 6 novembre dernier. (Crédit photo : Marc-Antoine Lessard).

Alors que la grève des syndicats des enseignants du Front Commun bat son plein depuis le 6 novembre dernier, une enseignante à statut précaire de la région qui a souhaité garder l’anonymat met en lumière leur situation trop longtemps gardé dans l’ombre à travers ces temps troubles pour la profession.

« Si je n’avais pas de conjoint présentement, je n’y arriverais pas du tout. Tu ne sais pas si tu vas avoir une année complète, est-ce que tu vas travailler un mois, tu n’as aucune garantie salariale. À la fin de l’année, tu es obligé d’aller sur le chômage, donc c’est hyper stressant », confie-t-elle.

Celle-ci est présentement sur une liste depuis la fin de ses études il y a trois ans. Dès qu’ils sortent de l’école, les jeunes prêts à enseigner entrent d’abord dans un bassin et doivent ensuite compléter un remplacement de deux mois pour obtenir un contrat. Ceux-ci doivent réaliser deux contrats avant de pouvoir par la suite accéder à une liste pour sortir du statut précaire et ensuite obtenir une classe à laquelle ils vont pouvoir enseigner de façon permanente. Cependant, obtenir un contrat n’est pas facile. Ils doivent attendre au minimum deux mois pour voir le contrat se déclencher. Celle-ci a notamment affirmé qu’il avait été difficile pour elle d’atteindre la fin d’un contrat qu’elle a fait récemment pour des raisons médicales.

Des enseignants de partout au Québec manifestaient leur mécontentement le 6 novembre dernier. À Saguenay, telle était la situation devant le Cégep de Jonquière. (Crédit photo : Marc-Antoine Lessard). 

Revendications

Si un meilleur accès à des postes à temps plein est l’une des demandes faites par les syndicats du Front Commun au gouvernement, celle-ci s’ajoute à une longue liste de revendications. Cette liste comprend notamment améliorer les conditions pour les enseignants en début et fin de carrière, baisser le nombre d’élèves par classe ou au moins considérer ceux à besoins particuliers ou encore pouvoir accéder à la bonification du régime des rentes du Québec prévue en 2025 qui va être accordée à tous les autres travailleurs du Québec sauf à ceux du secteur public. Bref, la liste ne cesse de s’allonger.

Salaire

« Le gouvernement est passé d’une offre de 9% à 10,4% sur 5 ans. Écoutez, si on appelle ça une bonification, je ne sais pas comment on peut appeler cela », mentionne la présidente du Syndicat de l’Enseignement de la Jonquière Nicole Émond, qualifiant la dernière offre d’augmentation de leurs salaires de la part du gouvernement d’« inacceptable ».

« Jusqu’à présent, le gouvernement fait des offres sur sa propre base, il n’y a jamais d’offres en lien avec nos demandes. […] Une négociation, c’est je t’écoute, je vais regarder ce que je peux faire, c’est ça de la négociation. Actuellement, on ne sent pas qu’il y a de la négociation. […] Il faut aller plus loin que le mouvement, Il faut que les bottines suivent les babines », ajoute-t-elle.

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