Le théâtre, un coup de pouce au développement de l’enfant

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Titulaire d’un baccalauréat en théâtre et d’une maîtrise en enseignement, Sophie Torris enseigne à l’Université du Québec à Chicoutimi à des futurs enseignants au préscolaire/primaire. (Photo par Lauriane Boudreau)

Titulaire d’un baccalauréat en théâtre et d’une maîtrise en enseignement, Sophie Torris enseigne à l’Université du Québec à Chicoutimi à des futurs enseignants au préscolaire/primaire. (Photo par Lauriane Boudreau)

Même s’il n’est pas une priorité dans toutes les écoles primaires, le théâtre peut comporter beaucoup de bénéfices pour les enfants. Articulation, confiance en soi et mémorisation ne sont que des exemples de compétences qui sont travaillées.  

D’après la professeure en didactique des arts spécialisée en théâtre de l’UQAC, Sophie Torris, un enfant peut débuter en maternelle. Ceux en garderie peuvent tout de même faire des exercices comme travailler la voix ou les émotions d’après Mme Torris, aussi écrivaine de pièces jeunesses et enseignante de théâtre dans des écoles primaires.

Des effets visibles

Le théâtre est utile pour le développement, surtout lorsqu’il est introduit en bas âge. « On travaille les compétences qui sont liées à la collaboration, parce que les enfants doivent travailler ensemble, attendre leur tour pour donner leur réplique, écouter l’autre », a partagé la spécialiste.

Selon une étude américaine sur l’amélioration des compétences verbales par les arts dramatiques en classe (Podlozny, A. 2000) provenant du Journal of Aesthetic Education publié par la Presse de l’Université de l’Illinois, les enfants qui pratiquent les arts dramatiques à l’école développent des compétences supérieures en communication.

La communication orale est très importante sur scène. « Un enfant qui fait du théâtre dès la maternelle, quand il va faire des présentations orales par la suite, même quand il va être adulte, il va être plus sécure. Il va avoir appris à projeter sa voix, à mieux articuler, à comprendre ce qu’il dit », a affirmé Mme Torris.

Nadine Girard, nouvellement retraitée, enseignait en troisième année à l’École primaire Sainte-Bernadette à Chicoutimi. Après avoir enseigné à une classe qui n’avait jamais essayé le théâtre en raison de la pandémie, Nadine a vu une différence avec un groupe où les élèves ont débuté à l’âge de 5 ans. « Je voyais vraiment la différence au niveau de la voix, de la gestuelle, de la compréhension de texte. C’est là que je me suis aperçue que quand l’enfant commence dès la maternelle, ce n’est pas la même chose. »

Pour elle, cette discipline est excellente pour la confiance en soi. « Souvent, des enfants étaient en grande difficulté dans une classe, mais ils performaient sur scène, ils recevaient des applaudissements, de la gratitude, donc pour l’estime d’eux, c’est génial. »

Le théâtre, un art nécessaire au primaire

Une chose est claire pour Nadine Girard, le théâtre, ça change un enfant. « Je vois des élèves qui n’ont plus peur de parler devant un groupe. Pour lire, ils veulent tous prendre la parole, ils veulent tous aller en avant. Est-ce que c’est le théâtre qui leur a apporté ça? Moi je pense que oui. »

Pour Mme Girard, le théâtre peut laisser place à de belles opportunités. « Un enfant arrivait de la Tunisie. Il ne parlait pas français. On lui a demandé s’il voulait participer et il voulait. On lui a donné de petites répliques à son niveau et on lui a dit qu’il n’était pas obligé de présenter devant les parents, mais il l’a fait. Ça m’épate de voir tout ce que ça peut amener. » 

Sophie Torris pense que l’art dramatique devrait être plus répandu. « Pour moi, le théâtre c’est vraiment un espace de libre expression et c’est ça qui manque dans les écoles, énormément. Il n’y a pas beaucoup de places où l’enfant est libre de dire ce qu’il veut et libre d’être lui-même. »

Afin de créer une pièce, un professionnel est nécessaire pour écrire. Cependant, il existe des options pour les établissements scolaires qui n’ont pas les ressources. Sur Internet, des formats de pièces déjà écrites sont disponibles, comme sur le site des Éditions du Pissenlit.

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Journaliste Lauriane Boudreau