Comment fonctionne le vote en ligne ?

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C’est environ 300 000 électeurs qui pourront voter de leur domicile aux prochaines élections municipales. Crédit photo : Louis-Éric Masse

Échéancier, sécurité ou système utilisé, plusieurs questions demeurent après l’annonce de l’arrivée des votes en ligne au Québec.

La Ville d’Alma sera l’une des 21 municipalités à participer au projet pilote du vote par internet. Élections Québec testera le tout pour la première fois dans la province lors des élections municipales de 2025.

Le conseiller du district 3, François Carrier, voit d’un bon œil ce changement. Selon lui, la tranche de population qui est habituée à se déplacer pour voter continuera de le faire, et ce sera de nouveaux électeurs, probablement plus jeunes, qui auront recours à cette nouveauté.

Toujours selon M. Carrier, la Ville a confiance en Élections Québec, et laisse l’organisme gérer le vote en ligne. « De toute manière ça reste un projet pilote, et j’ose espérer qu’au niveau sécuritaire et au niveau légal, les devoirs vont être faits pour assurer ce système », affirme-t-il.

Quels moyens sont mis en place ?

Élections Québec utilisera le service d’authentification gouvernemental. Selon l’organisme, il s’agit d’une manière d’assurer la sécurité des données, mais aussi de rendre l’inscription plus accessible pour la population. « C’est pratique pour les gens parce qu’à terme, tout le monde va devoir passer par là pour avoir recours aux services des ministères et des organismes », explique la porte-parole d’Élections Québec, Julie St-Arnaud-Drolet.

Pour ce qui est de la plateforme qui sera utilisée pour voter, la décision n’est toujours pas prise. « Présentement, on est en période de sélection d’un fournisseur pour s’assurer que la plateforme est exempte de vulnérabilités », raconte la porte-parole.

Selon le président de Crypto.Québec et auteur du livre « On vous voit », Luc Lefebvre, ce projet arrive trop vite. « Élections Québec ne possède pas les capacités, ni les compétences, ni le niveau de maturité afin de mener ce projet à terme en assurant pleinement la sécurité de la démocratie québécoise », dénonce l’expert en cybersécurité sur son compte Facebook.

Selon l’enquête de Luc Lefebvre, Élections Québec « ment » en affirmant que l’organisme a une équipe dédiée à la sécurité alors que dans l’organigramme officiel de l’organisation et du projet-pilote, personne n’a ce titre. « Les élections québécoises ne sont pas un jeu », déplore-t-il.

L’acceptabilité sociale

François Carrier estime que les Almatois auront confiance que cette nouvelle façon de faire est sécuritaire. « Je ne pense pas qu’on est dans un pays du tiers-monde où il va y avoir de la fraude ou des votes qui vont être achetés. Ici, au Québec, je fais confiance aux gens », explique-t-il avec conviction.

De son côté, Élections Québec veut rester plus prudent. Au moment d’écrire ces lignes, aucun deuxième essai n’est prévu, l’organisme veut attendre d’avoir des résultats concrets en 2025. Pour que l’opération soit considérée comme un succès, il faut non seulement qu’aucune fraude ne se produise, mais également que les citoyens et les élus demeurent confiants envers la démocratie.

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