De nouvelles mesures pour tenter de prioriser la santé mentale chez nos arbitres

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Près de 50% des arbitres auraient déjà subi de la violence verbale, selon une étude de HEC Montréal. (Photo : Esther Dabert) 

De nombreuses mesures ont été ajoutées au cours des dernières années pour encadrer mentalement les jeunes arbitres. L’accessibilité à des psychologues, l’ajout d’un officiel adulte avec les plus jeunes ainsi qu‘un bilan, en fin de match, s’ajoutent à la liste des éléments mis en place pour tenter d’aider les arbitres recrues.  

Ils sont en minorité sur la glace, mais sans eux il n’y aurait pas de match de hockey. Face à la présence de menaces ou d’attaques verbales envers certains officiels, Hockey Québec a décidé d’agir en ajoutant des services d’aide avec psychologues avant et après les matchs si nécessaire pour aider ces êtres au gilet rayé.  

« C’est important de protéger nos arbitres et éviter le plus possible tout ce qui est propos déplacé à leur endroit », explique le directeur général du hockey au Saguenay-Lac-Saint-Jean, Pascal Bouchard. De plus en plus de services psychologiques sont offerts pour aider les jeunes et même les moins jeunes lorsque ceux-ci en ressentent le besoin. Cette mesure a pour but de rendre leur tâche la plus simple possible tout en ayant du plaisir.  

« Il faut éviter de placer les jeunes dans des situations vulnérables » 

Face à la pénurie d’officiels des dernières années, dans le monde du hockey, certains adolescents de 15 ans se retrouvent parfois dans des positions difficiles où ils sont en charge de matchs pour des jeunes de 18-19 et même 20 ans. Il y a deux semaines, un jeune de 15 ans, Félix Savage, a été attaqué verbalement et physiquement par des parents. Une situation que Hockey Québec souhaite éviter de voir se reproduire. « Il faut éviter de placer les jeunes dans des situations vulnérables et c’est pour ça qu’on essaye, dans la mesure du possible que tous nos jeunes de 15-16 ans soient placés avec des adultes », explique M. Bouchard.  

« L’adulte de 40-50 ans est beaucoup plus équipé pour gérer les excès de colère des coachs ou parents, comparativement au plus jeune qui a peu d’expérience », selon Pascal Bouchard. Le DG régional de Hockey Québec stipule également que l’ajout d’un juge de ligne adulte permet de placer les jeunes comme arbitre en chef pour qu’ils acquièrent de l’expérience sans recevoir des menaces qui pourraient les affecter mentalement.

Environ une situation par semaine de propos verbaux déplacés envers des arbitres est observée par Hockey Québec, selon Pascal Bouchard. (Photo : Esther Dabert)

Justin St-Pierre joue un rôle important pour aider les jeunes 

Depuis 2022 Justin St-Pierre s’assure d’être disponible pour écouter et conseiller les arbitres dans le but d’éviter des situations malencontreuses. « À chaque fois qu’un arbitre reçoit des menaces verbales ou encore connait un match plus difficile dans les appels faits sur la glace, bien Justin va aller leur parler, il va s’assurer d’analyser le match et faire en sorte d’éviter que cette situation se reproduise », explique Pascal Bouchard. 

M. St-Pierre ne fait pas que des suivis auprès des arbitres. Dans certaines situations le Saguenéens contacte les parents des jeunes en question pour s’assurer qu’ils ne soient pas affectés trop longtemps. « Quand un jeune se fait ramasser par des parents ou entraineurs, j’essaie de faire un suivi auprès de ses parents à lui pour être sûr que le jeune n’en garde pas des séquelles trop longtemps. » Justin St-Pierre ne se gêne également pas pour s’assurer que ceux qui répandent de la violence verbale dans les arénas soient expulsés pour protéger la santé mentale des arbitres. « L’autre jour, j’ai demandé à expulser un père de l’aréna pour le reste de la saison, il engueulait les arbitres et l’entraineur, alors je me suis arrangé très rapidement avec l’aréna pour ne plus jamais le revoir dans l’entourage de nos jeunes », explique celui qui a arbitré 1123 matchs dans la LNH. 

Le plaisir doit passer avant les stress inutiles 

Le hockey reste un jeu et il est important pour Hockey Québec que les arbitres arrivent à avoir du plaisir. « Ceux qui décident d’arbitrer, c’est parce qu’ils aiment ça et la pénurie d’officiels ajoute une pression sur les jeunes et souvent malheureusement, l’élément plaisir est moins présent », explique, directeur arbitrage, règlementation et sécurité à Hockey Québec et ancien arbitre dans la LNH, Stéphane Auger 

Il reste encore beaucoup de travail à faire selon M. Auger malgré le fait qu’il y ait une amélioration au cours des dernières années. « Le but serait d’éliminer toute forme de violences physiques et verbales pour mieux encadrer nos arbitres, actuellement on s’améliore, mais on est loin d’un résultat concret. » 

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