Les formations accélérées en construction affichent complet

82
0
Partagez :

Seulement à Saguenay, deux institutions de formations professionnelles offrent des formations accélérées pour le milieu de la construction, dont celui du Grand-Fjord. (Photo : Victor Carré)

L’offensive de recrutement dans le milieu de construction a été plus que concluante dans les différents centres de formations professionnelles (CFP) du Saguenay–Lac-Saint-Jean. L’ensemble des cours pour obtenir une attestation d’études professionnelles (AEP) dans un court laps de temps ont affiché complet rapidement.

Deux cours sont offerts à Saguenay dans le but d’exercer une spécialité dans le domaine de la construction. Un AEP en ferblanterie est donné au CFP du Grand-Fjord, tandis qu’un en charpenterie-menuiserie est offert à celui de Jonquière.

Au CFP du Grand-Fjord, 161 personnes ont envoyé leur candidature pour faire l’AEP en ferblanterie. Un chiffre qui est au-delà des espérances du directeur général de l’endroit, Dominic Boily. « On est parti de rien, et nous voilà désormais avec deux nouvelles cohortes », a-t-il dit dans un entretien téléphonique accordé à La Pige. De ce nombre, quarante-quatre personnes effectuent la formation.

Du côté du CFP de Jonquière, deux groupes de 22 élèves suivent le cours en charpenterie-menuiserie depuis le 22 janvier. « On a reçu près de 350 inscriptions seulement pour l’AEP », affirme le directeur général de l’établissement, Carl Lévesque. Ce n’était pas une grande surprise de voir une demande aussi importante pour ce programme, parce que ce dernier est offert sous la forme de diplôme d’études professionnelles (DEP) et affiche complet année après année. « Les différences flagrantes sont le nombre d’heures de cours et la rémunération des élèves qui suivent la formation. Sinon, les apprentissages sont pratiquement similaires », explique M. Lévesque.

Le Centre de formation professionnelle de Jonquière offre à 44 personnes l’opportunité d’œuvrer en charpenterie-menuiserie avec l’implantation d’une attestation d’études professionnelles. (Photo : Victor Carré)

Le manque de quatre enseignants a été comblé par l’organisation du CFP jonquiérois afin d’offrir le cours. « On a embauché deux nouveaux enseignants qualifiés et offert deux postes à des professeurs qui donnaient ce cours pour le DEP », explique la coordonnatrice des communications pour le Centre de services scolaire de la Jonquière, Amélie Gourde.

Au CFP du Grand-Fjord, c’est plutôt une rareté de matériaux qui a été constatée à un certain moment. La plupart des matériaux requis servaient à la préfabrication de modules pour enseigner les rudiments du métier plus rapidement. « On a dû opter pour le préfabriqué pour rentrer l’ensemble des apprentissages requis dans les 705 heures de cours », explique Dominic Boily.

« Des gens ont sauté au-dessus de la barrière »

Lors de l’annonce de cette mesure par le gouvernement en octobre 2023, l’Association de la construction du Québec (ACQ) a vu d’un bon œil l’arrivée de 5 000 nouveaux travailleurs sur les différents chantiers de construction. « Seulement l’an passé, il nous manquait entre 10 000 et 12 000 employées », explique le responsable des communications et des affaires publiques pour l’ACQ, Guillaume Houle.

Cependant, cette même organisation a été surprise lorsqu’elle a appris que certains individus suivaient la formation dans un but personnel, et non pour ensuite s’implanter dans le marché du travail. Elle aurait voulu que le gouvernement mette en place une obligation de travailler après avoir réalisé leur formation, comme lors de la mise en place de l’AEP pour œuvrer dans le milieu de la santé. « On nous a répondu que ça aurait été complexe et que les employeurs auraient eu à remplir plus de paperasse », affirme M. Houle.

Les différentes organisations se disent prêtes à accueillir ces programmes accélérés à plus long terme. Il manque seulement les prochaines directives du gouvernement à savoir si de nouvelles cohortes verront le jour dans les prochaines années.

Partagez :
Avatar photo