Course aux stages en droit : un seul compétiteur en région 

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Les étudiants de deuxième année en droit sont présentement dans une période cruciale de leur parcours. La Course aux stages est lancée et un seul cabinet d’avocats au Saguenay-Lac-Saint-Jean y participe.  

La Course aux stages est un processus de sélection pour ceux et celles qui veulent décrocher une formation professionnelle dans l’un des plus grands cabinets du Québec. Plus de 500 étudiants y participent chaque année. Du 2 au 5 février dernier, ils ont dû soumettre leur candidature, soit une lettre de motivation, un curriculum vitae ainsi qu’un relevé de notes. Les meilleurs participants ont été appelés en entrevue et à la fin du mois de mars, les candidats retenus recevront une offre de stage.  

Cain Lamarre est le seul cabinet de la région qui va donner la chance à un ou des étudiants de devenir leur stagiaire. Cette entreprise possède plusieurs bureaux partout dans la province, c’est pourquoi elle est la seule à faire partie de la course.  

Outre un dossier académique exemplaire, Cain Lamarre recherche des futurs avocats qui vont s’accorder avec les valeurs de l’entreprise. « On veut que l’individu soit compatible avec nous, que sa personnalité s’harmonise avec l’équipe », a précisé l’avocat chez Cain Lamarre, Steve Boudreau. Il a par ailleurs lui-même passé par la Course aux stages en 2020 pour se rendre là où il est aujourd’hui.  

Des objectifs difficiles à atteindre 

Après plusieurs entrevues et soirées de réseautage, seulement 15 % des participants sont sélectionnés selon les données de la plateforme JuriGo. Ce processus de courte durée peut être épuisant pour les étudiants. « C’est quand même un environnement stressant parce que tu dois toujours penser comment parler et agir, a avoué l’étudiant originaire de Saint-Prime et en troisième année en droit à l’Université de Sherbrooke, Alexis Verreault. En une conversation, tu peux avoir perdu ta chance. » 

Et pour certains qui ne sont même pas encore à cette étape, la course ne les intéresse pas. « Je ne veux pas y participer, il y a beaucoup de critères exigeants, et je trouve que c’est quelque chose d’assez dur à atteindre », a admis une étudiante en première année en droit à l’Université Laval, qui préfère ne pas être nommée.  

Elle ajoute également qu’elle n’est pas la seule à vouloir éviter ce parcours, contrairement à ce que l’on peut croire. « Il y a vraiment une infime partie des gens que ça intéresse, le droit c’est tellement large. » 

Me Boudreau rassure que cela semble plus intimidant que la réalité. « Quand tu es de l’autre côté du rideau, ça parait un peu moins imposant. Souvent on se laisse impressionner par les avocats, mais ce sont des gens qui ont dû passer par là aussi. »   

Des besoins en région  

Ce ne sont pas tous les cabinets qui fonctionnent de la même façon et ce, surtout en région. La Course aux stages est majoritairement pour ceux qui veulent pratiquer le droit des affaires, alors qu’il existe une panoplie d’autres spécialités.  

Par exemple chez Simard Boivin Lemieux (SBL) au Saguenay-Lac-Saint-Jean, les avocats participent aux rencontres dans les universités et aux journées carrières. Les étudiants peuvent ensuite poser leur candidature et à chaque année ils en reçoivent au moins un. « C’est sûr qu’on a toujours des besoins et je pense qu’il y a un bon marché en région pour les stagiaires », a assuré l’avocate chez SBL, Marie-Josée Boily.  

Quant à son collègue, il voit de plus en plus de cabinets essayer de former des jeunes en région. « Ils veulent leur montrer ça ressemble à quoi, l’équipe, la dynamique, leur faire comprendre que finalement la région ce n’est pas si pire comparativement à la ville. Il y a des stéréotypes qu’il faut briser », a conclu l’avocat chez SBL Charles Côté.  

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