L’intelligence artificielle prend sa place en enseignement

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Imager une histoire, écrire un brouillon de texte, illustrer de la matière par vidéo : l’intelligence artificielle est en train de révolutionner le monde de l’éducation. Les futurs enseignants formés à l’UQAC apprennent déjà à utiliser ce nouvel outil.

« J’ai sauté sur l’occasion avec ChatGPT pour leur montrer que ça pouvait leur donner un premier brouillon de texte pour produire un conte », donne comme exemple le professeur en pratiques pédagogiques et en technologies éducatives de l’UQAC Gabriel Dumouchel. Grâce au texte généré, l’enseignant ou l’élève peut se servir du travail fourni pour retravailler et développer le contenu.

Créer, mais plus facilement

Gabriel Dumouchel montre à ses groupes comment fonctionne DALL-E de OpenAi. Grâce à une simple commande, l’intelligence peut générer une image sur mesure, il est donc possible d’illustrer un livre par exemple.

Avec les outils de génération de vidéo, comme Sora de OpenAi, les enseignants pourront avoir des ressources pour illustrer des sujets sans avoir à fouiller sur Internet. « On est en train d’accélérer la création des contenus d’apprentissage et d’enseignement », explique M. Dumouchel.

Le professeur en pratiques éducatives de l’UQAC Stéphane Allaire met de l’avant un risque : perdre la maîtrise de la synthétisation, une des forces de la nouvelle technologie. « Quand on synthétise un texte, il y a tout un travail intellectuel qui entre en jeu […] En cours de processus, il y a des apprentissages qu’on fait. »

Pour lui, la solution n’est pas de mettre de côté ce nouvel outil, mais bien d’équilibrer son utilisation pour ne pas délaisser le gain de compétences. « Je pense que ce qu’il faut, c’est peut-être une alternance pour continuer à développer des habiletés qui sont nécessaires à mon avis au fonctionnement humain. »

Un tuteur artificiel

L’intelligence artificielle peut servir d’outil de support. Comme un tuteur, l’ordinateur va pouvoir guider l’élève.

M. Dumouchel explique que ce type d’outil va permettre de faire un accompagnement de chaque élève sans remplacer le professeur à l’avant. « C’est comme s’il y avait quelqu’un qui était avec toi et qui connaît tes forces et faiblesses […] Ça va être un outil qui va soutenir l’enseignant débordé. »

Le professeur en technologies éducatives de l’UQAC Patrick Giroux met de l’avant que certains enseignants ont testé une programmation spéciale pour ChatGPT. Après avoir énuméré tous les critères de correction dans la commande, l’élève pouvait simplement coller son texte dans ChatGPT et recevoir les commentaires nécessaires.

« L’enseignant a peut-être mis une heure à écrire la page de commande que l’étudiant doit copier et coller dans ChatGPT, mais l’enseignant gagne plein de temps et surtout pour les étudiants un des avantages potentiels, c’est d’avoir à sa disposition un genre de tuteur qui peut te donner des rétroactions », explique M. Giroux.

Cependant, Patrick Giroux reconnaît les risques d’utiliser cette technologie toujours en développement. « Il ne faut pas hésiter à le remettre en doute. Il faut comprendre aussi que si on lui pose des questions par exemple dans le domaine de l’histoire, il y a des biais dans la base de données de ChatGPT. Il peut te répondre des choses qui n’ont absolument pas de bon sens. »

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Journaliste Lauriane Boudreau