Un parasite s’attaque aux abeilles

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Les changements climatiques favorisent le développement du varroa et à la diminution du nombre d’abeilles. (Crédit photo : Marie-Pierre Fortier)

La baisse du nombre d’abeilles se fait sentir chez les apiculteurs en raison d’un parasite appelé le varroa. Il fait de nombreux dégâts au Québec, mais aussi au Saguenay–Lac-Saint-Jean impactant la production de miel dans la région.

Nicolas Roy

Le varroa destructeur est arrivé au Québec depuis 1992. C’est un parasite minuscule, d’un ou deux millimètres qui vient de la Chine par conteneurs. Le varroa suce le sang de l’abeille et celle-ci est affaiblie et peut attraper plus facilement des maladies. « Je compare ça au sida chez les humains, on ne meurt pas du sida, mais ça t’affaiblit. C’est le même principe avec le varroa », a mentionné la propriétaire de l’entreprise Herbamiel à Sacré-Cœur, Marie-Pierre Fortier.

À mesure que les températures chutent, le varroa se faufile à l’intérieur de la ruche et se multiplie. (Crédit photo :Harri Yelina)

Durant les dernières années, le varroa était peu dérangeant parce que les apiculteurs appliquaient des produits chimiques sur les abeilles et cette bestiole décédait. Au fil du temps, à force d’appliquer ces produits, le varroa s’est transformé et il est devenu résilient. En raison de la présence du varroa dans les ruches, les apiculteurs comme Marie-Pierre Fortier, ont vu plusieurs de leurs abeilles mourir et la production de miel diminuée « J’ai sorti mes ruches pour le printemps, j’avais déjà 20 % de perte. J’ai un suivi avec les numéros des ruches. Je regarde l’âge de la reine, combien de miel que j’ai récolté. C’était toutes mes ruches les plus fortes, les plus belles et les plus productives qui avaient plus de varroas. Ce sont ces ruches-là qui sont mortes », a mentionné la propriétaire d’Herbamiel. Stéphane Bouchard de l’entreprise Valéo Miel de La Baie est encore plus touché. « Moi j’ai perdu 30 % cette année. J’ai entendu parler de d’autres apiculteurs dans le reste du Québec, ils ont de 50 à 70 % de perte. »

L’avenir ne sera pas de tout repos pour les abeilles et les apiculteurs, selon Marie-Pierre Fortier. « Je suis vraiment inquiète pour les des abeilles, ça fait 20 ans que je travaille dans ce domaine. J’ai perdu mon entreprise en 2004 et ça change et c’est très dur. Il faut vraiment être passionné et aimer ça parce qu’on ne se met pas millionnaire avec ça. Et avec le varroa, ça fait très peur et le frelon asiatique qui arrive bientôt au Canada. Il fait des ravages incroyables en France. C’est vraiment un gros problème. »

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