Faux plis par hypothèses : l’art ilnu à l’honneur avec Eruoma Awashish

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Parmi les 13 artistes de l’exposition Faux plis par hypothèses, Eruoma Awashish artiste atikamekw expose une œuvre touchante à la Galerie l’Œuvre de l’Autre à l’UQAC du 3 au 31 octobre. Ce projet collectif rassemble artistes et chercheurs pour questionner le lien entre art et science.

Eruoma Awashish et Anahita Norouzi accueillent les curieux lors du vernissage de l’exposition à l’UQAC, le mercredi 2 octobre.

Ayant vécu dans les communautés d’Opitciwan, de Wemotaci et de Mashteuiatsh, Eruoma a une grande appartenance aux cultures autochtones. Déjà bien connue pour son travail, elle explore les thèmes de l’identité, des racines culturelles et des relations avec la nature. À travers des formes d’art variées elle interroge les liens entre les traditions autochtones et le monde contemporain. « Dans cette exposition, qui se déroule dans plusieurs universités du Québec, mon œuvre majeure est à l’Université de Sherbrooke. Ici je présente Papakaasik c’est un être sacré, le caribou, qui représente chez les Ilnus le maître des animaux. Les chasseurs ont une relation particulière avec cet être là », explique l’artiste devant son œuvre.

Elle soulève alors un des « faux-plis » de notre société et rappelle la place de l’homme dans le cercle de la nature. Considérée pour beaucoup comme un loisir, la chasse est d’après elle un acte spirituel. Un geste qui positionne l’homme pas au centre mais bien dans la continuité d’un cercle.

En expliquant la force de son œuvre elle rappelle un principe de la langue ilnu. « Dans ma langue on conjugue les verbes de deux façons qui déterminent le monde. On conjugue différemment les choses inanimées et les choses animées. Quand je parle de mes mocassins je le conjugue comme quelque chose d’animé car c’est toujours habité par l’esprit de l’animal qui est toujours vivant à travers l’objet. Je continue de l’honorer », partage Eruoma Awashish.

Lors du vernissage, les deux commissaires ont été heureuses de voir un public nouveau se mêler à l’événement. « Nous sommes redevables aux artistes pour leur immense collaboration, leur complicité exprimée à chaque étape et pour l’amitié partagée », s’exclame Marie Hélène Leblanc.Dans ce projet, on retrouve notamment Geneviève Chevalier, Caroline Fillion, Anna Binta Diallo, Maryse Goudreau, Kosisochukwu Nnebe et Leila Zelli. Leurs œuvres, ainsi que celles d’autres créateurs, seront exposées dans divers lieux au Québec, tels que la Galerie UQO et les Jardins de Métis.

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