Devenir tatoueur en un claquement de doigts

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Devenir tatoueur au Québec ne demande aucun acquis spécifique, aucune formation et aucun diplôme, c’est pourtant considéré comme un métier avec des aspects médicaux. Certaines personnes décident tout de même de s’y mettre à temps perdu, sans l’expérience nécessaire.

Le jeune tatoueur, Simon Julien dans son environnement de travail.
(Photo : Simon Julien)

Selon la tatoueuse baieriveraine Audrey Blackburn, une réglementation sévère est en vigueur en Europe. Par exemple, un cours sur l’hygiène et la salubrité en milieu hospitalier doit être suivi par les tatoueurs en devenir. Et ce, avant même, de suivre un cours en tatouage. Au Québec, aucun programme n’est pour l’instant obligatoire dans le milieu, mais Audrey Blackburn a espoir que ce soit dans un futur proche. « Nous, les tatoueurs de métier au Québec, on se bat pour avoir la même régie afin de protéger le métier. Ça va prendre un drame ou un décès pour que les choses changent », a-t-elle affirmé.

Cet art requiert un bon équipement et une bonne connaissance de ses usages pour empêcher de possibles incidents. Selon Santé Canada, la perforation de la peau avec de petites aiguilles peut ouvrir la porte à une série de bactéries comme l’hépatite B, l’hépatite C, la cellulite ect. Les encres utilisées par les tatoueurs peuvent être également toxiques pour la peau et ce frottement impliquant une eau non stérilisée avec la peau peut créer certaines infections cutanées.

« Je trouve ça très déplorable qu’on demande un an d’études par exemple pour être esthéticienne ou coiffeur, alors qu’il n’y a pas de contact sanguin comme c’est le cas pour les tatoueurs. Nous sommes considérés comme un métier à risque et que n’importe qui peut s’embarquer dans le bateau c’est n’importe quoi », a ajouté la tatoueuse d’expérience.

 Fait à la maison, par la maison

Le récent engouement pour le style stick&poke accentue la banalité du tatouage à la maison par la simplicité de création. Ce style de tatouage fait par des amateurs a une durée de vie beaucoup plus courte qu’un tatouage traditionnel et ne demande aucune machine pour exercer ce style. Marielle Dufour, une fanatique de stick and poke s’est déjà fait tatouer par un inconnu n’ayant aucune expérience. Selon elle, ce style est très accessible pour les gens de sa génération. Elle ne regrette pas ses coups de tête, mais est consciente des dangers qui peuvent y être reliés.

Simon Julien, lui, a démarré une petite entreprise de tatouage black old school chez lui, il y a déjà quelque temps. Il a une clientèle très bien établie et plusieurs contacts dans le milieu. L’ancien influenceur montréalais raconte que l’industrie du tatouage est quelque chose qui coûte très cher et qu’avec l’accessibilité aux différentes applications mobiles tout le monde qui veut faire du tatouage peut décider de s’y mettre.

« Je suis un fan du tatouage et j’étais tanné de payer très cher pour avoir un beau résultat. J’ai commencé il y a quelques années à Montréal, je me suis acheté une machine très cheap et plus ça allait, plus je trippaisdonc plus j’investissais. Aujourd’hui, j’habite au Saguenay et je gagne ma vie avec ma passion », a expliqué le jeune tatoueur.

Le tatouage est devenu très populaire auprès des jeunes et ne signifie plus une appartenance à un clan, mais une mode aux significations propres à chacun. Pour Simon, c’est très important de prendre à cœur la santé de ses clients et de faire le tout, dans le respect des règles de l’art.

« Ce qui est difficile ce n’est pas le tatouage en soi, c’est l’aspect salubrité quand tu ne t’y connais pas. Je n’ai pas suivi de cours, mais j’ai travaillé avec plusieurs tatoueurs qui m’ont enseigné le tout et on doit être conscient qu’une vie peut être rapidement brisée », a-t-il soutenu.

 

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