« Je n’étais même plus capable de monter dix marches »

Imaginez que votre corps ne veuille plus se déplacer pour simplement aller à la toilette, ou encore lire un livre et ne plus être en mesure de se situer dans sa lecture. Ou pire, avoir une forme physique resplendissante et perdre toute énergie de sortir à l’extérieur. C’est ce que les personnes atteintes de la COVID longue doivent affronter au quotidien.

Chantale Simard, mère de cinq enfants, a dû quitter son métier de serveuse depuis son infection à la COVID longue en raison de sa forme physique compromise.
Crédit photo : Chantale Simard
Atteinte de la maladie depuis mai 2022, Chantale Simard voyait son état s’aggraver tous les jours. Des extinctions de voix à répétition, des problèmes cognitifs, de l’épuisement, de l’essoufflement… Ses symptômes ne s’arrêtaient plus. Elle se sentait comme si c’était le brouillard dans sa tête. Au moment où elle n’était plus capable de travailler et qu’il était temps d’aller à l’hôpital, elle s’est sentie complètement incomprise. « Ils me renvoyaient tout le temps à la maison, qu’il n’y avait rien à faire, qu’ils ne savaient pas ce que c’était, que c’était psychologique et c’est là qu’ils me conseillaient de consulter un psychiatre », a-t-elle confié. Chaque fois qu’elle retournait aux urgences, les médecins lui répétaient toujours la même chose et ne prenaient même plus le temps de l’écouter. C’est lorsque les médecins lui ont signalé qu’elle était en période de démence dégénérative qu’elle a tout fait pour renverser la vapeur. « C’est là que je me suis rebellée un peu contre le système de la santé et que j’ai décidé de faire mes propres recherches pour voir comment peut-on se débarrasser d’un virus qui te gruge à l’intérieur », a-t-elle admis. Et ses recherches ont répondu à ses questions.
Le côté financier en paye le prix
Avec ses prestations de maladie de l’assurance-emploi qui prenaient fin, Chantale Simard a dû se tourner vers l’aide sociale. « Il aurait fallu que je vende mon condo, que je sorte tous mes REER, donc ça n’aide pas ceux qui sont atteints par cette maladie-là. (…) Ça n’aide pas aussi, parce que ça cause du stress », a-t-elle avoué complètement désespérée.
Un retour vers une forme meilleure
Elle a voulu prendre soin d’elle grâce à la naturopathie, notamment avec des cures de désintoxication pour le foie et les reins, des drainages lymphatiques et de la magnétothérapie, qui régénère les cellules et stimule les influx nerveux. La naturopathie l’a énormément aidé à renverser la vapeur et à ressentir un regain d’énergie.
Un point tournant dans la vie d’Isabelle Desbiens
Quelques jours après avoir attrapé la COVID-19 au début de l’année 2022, Isabelle Desbiens a échappé aux symptômes de la maladie et a repris le travail quarante heures par semaine. Tout allait bien jusqu’au jour où elle s’occupait du déménagement de sa mère. « Un dimanche après-midi, je pense que je vais toujours m’en souvenir, j’étais chez mon amie, je prenais un café puis en dedans de deux heures, je suis passée de quelqu’un en forme à quelqu’un qui n’est plus capable de fonctionner », a-t-elle confessé. Elle a éprouvé des tremblements, une énorme fatigue et de l’essoufflement.
Un support plus qu’important
Isabelle Desbiens est extrêmement reconnaissante envers son médecin de famille, qui a découvert ce qu’elle avait réellement et son employeur, qui s’est montré très compréhensif et encourageant à son égard. « Si je n’avais pas eu mon médecin et mon employeur qui me supportent et qui croient en ma COVID longue, je ne serais peut-être plus là. J’étais tellement déprimée, je ne me reconnaissais plus et je me trouvais tellement inutile », a-t-elle exprimé avec beaucoup d’émotion.

Maintenant en télétravail, Isabelle Desbiens avait l’habitude de travailler énormément et de faire beaucoup de sport, comme du vélo et de la randonnée.
Crédit photo : Isabelle Desbiens
Aucun remède encore connu
Il n’y a toujours pas de solution miracle contre la maladie. Selon l’organisme à but non lucratif, COVID longue Québec, les principales stratégies pour la soulager sont le repos et les traitements des différents symptômes. Ça n’en demeure pas moins que la COVID longue a bouleversé et complètement chamboulé les vies des personnes touchées et qu’elle les marquera à jamais.
Beaucoup de cas, mais beaucoup de mystère
Il faut se rappeler que ces cas de COVID longue sont loin d’être les seuls dans le monde. On estime à plus de 400 millions de cas de la maladie à travers la planète en 2023 d’après les statistiques de Nature Medecine. Plusieurs d’entre eux souhaitent une seule chose : que cette maladie soit prise plus au sérieux.