Église Sainte-Thérèse : une nouvelle vocation imminente
L’Église Sainte-Thérèse fêtera son 100e anniversaire en 2028. Celle-ci avait été inaugurée le 25 décembre 1928. Photo : Cédric Bérubé
La conversion de l’église Sainte-Thérèse en musée devrait être complète d’ici 2028. La Ville de Saguenay, qui a acquis les droits à l’édifice auprès du diocèse de Chicoutimi, doit livrer le bâtiment au Centre d’histoire d’Arvida d’ici 2026. Celui-ci se donne deux ans pour y installer leurs expositions et ouvrir au public.
« On veut que l’église se convertisse en musée communautaire, culturel, scientifique et innovant, explique la directrice du Centre d’histoire d’Arvida, Marianne Salesse-Côté. En plus, on est un écomusée, c’est-à-dire que nous sommes un musée porté par la communauté. Ce sont les bénévoles qui détiennent le pouvoir décisionnel sur comment ils veulent vivre leur musée. »
« Dans le sous-sol, nous souhaitons réorganiser l’espace pour y implanter une salle de classe, un espace café, des bibliothèques et des espaces de recherche sur l’histoire d’Arvida. Nous voulons que ce soit très convivial et accessible à tous », relate Mme Salesse-Côté.
Si la directrice du Centre d’histoire d’Arvida souhaite reconvertir ce temple religieux en musée éducatif, elle souhaite néanmoins que le lieu garde sa vocation initiale : un lieu de rassemblement. « Pour moi, c’est une continuité du lieu, c’est-à-dire un endroit rassembleur où le citoyen vit des émotions. Ça demeure un lieu émotif que nous voulons préserver, mais pour y vivre d’autres choses. »
En date d’aujourd’hui, les plans et devis des architectes et ingénieurs ne sont pas encore conçus pour le musée. Toutefois, le Centre d’histoire d’Arvida a une « vision » en ce qui a trait à la transition laïque de l’église, affirme sa directrice. « Les bancs ne seront plus dans l’église, nous voulons donner le maximum d’espace pour concevoir des expositions. On aimerait implanter un espace d’exposition sur le patrimoine religieux à Arvida, au cœur de l’église. »
Le temps des changements
« On ferme 40 églises au Québec par année. Au total, il y a 5 000 églises dans la province. Sur ce chiffre, au moins la moitié sera démolie. Ce qui nous laisse 2 500 églises viables, dont 1 500 seront reconverties », explique le président de l’arrondissement de Jonquière, Carl Dufour. Pour celui-ci, il aurait été d’une tristesse inouïe que l’église de Sainte-Thérèse soit détruite. « Dans un site déclaré, on voit mal comment une église peut être fermée et placardée. Ça aurait été vraiment triste de voir cette église fermer, alors qu’elle aurait pu être vouée à une autre occupation », mentionne le conseiller municipal du district 6 du secteur d’Arvida, la mine basse après avoir évoqué l’exemple de l’église Notre-Dame-De-Fatima, qui a été démolie dans le secteur de Kénogami.
Un tremplin vers l’UNESCO?
La reconfiguration de l’église en musée serait « ce qu’il faut » à l’arrondissement de Jonquière pour obtenir une reconnaissance à titre de patrimonial mondial de la part de l’UNESCO, selon Carl Dufour. Malgré une tentative d’intégrer le secteur de Sainte-Thérèse au patrimoine mondial de la branche de l’Organisation des Nations Unies qui s’était soldée par un échec en 2017, le conseiller municipal affirme que c’est en raison du manque de musée dans le secteur que la demande a été rejetée. Ainsi, avec la reconfiguration de l’église en musée, les citoyens peuvent espérer que leur secteur sera représenté à l’UNESCO.