Deux Saguenéennes au cœur de la lutte contre la désinformation

Katerine Belley-Murray et Mélanie Côté ainsi que des centaines de participants étaient réunis au Pinnacle Hotel de Vancouver. (Photo : Nathalie Laroche).
Katerine Belley-Murray et Mélanie Côté, deux journalistes de formation originaires de Saguenay, ont sensibilisé les enseignants réunis le vendredi 25 octobre à l’occasion du 38e congrès de l’Association provinciale des professeurs d’immersion et du programme francophone de la Colombie-Britannique (APPIPC).
Devant plus de 200 enseignants francophones réunis pour l’occasion, Mélanie Côté, ex-journaliste au journal Le Quotidien, et Katerine Belley-Murray, enseignante de journalisme à l’École supérieure en Art et technologie des médias, ont présenté les défis d’une société de plus en plus influencée par les réseaux sociaux et l’intelligence artificielle.
Dans leurs interventions, les conférencières ont souligné le double tranchant de l’intelligence artificielle. « Avec l’IA, il devient de plus en plus difficile de vérifier l’authenticité d’une information en ligne, c’est ça qui est dangereux », explique Katerine Belley-Murray.
Selon Mélanie Côté, « l’intelligence artificielle reste une menace tant que des balises et des lois n’encadrent pas son utilisation. » Elle appelle à une réglementation mondiale, estimant que la désinformation n’est pas seulement un problème médiatique, mais surtout démocratique.
Un partage d’expertise et de solutions
Un an après le lancement officiel de L’Avisé, un guide gratuit destiné aux jeunes de 9 à 12 ans qui permet d’aborder les bases du journalisme et la reconnaissance de la fausse information, le duo a pu distribuer des centaines de copies aux participants du congrès.
Pour sensibiliser les enseignants aux enjeux de la désinformation, les journalistes de formation ont proposé plusieurs pistes pratiques. Elles ont notamment souligné l’importance de poser des questions critiques : « Une source est-elle fiable ? Le texte présente-t-il les deux côtés de la médaille ? » Elles ont révélé que la montée des fausses nouvelles constitue l’une des perturbations les plus dangereuses des 10 prochaines années, menaçant la capacité des citoyens à distinguer le vrai du faux.
Pour encourager la réflexion critique, les conférencières invitées ont également animé deux ateliers interactifs après leur conférence, où elles ont partagé des outils pour déceler la désinformation. Elles ont montré aux enseignants comment identifier les deepfakes — ces vidéos modifiées par IA — et ont présenté quelques astuces, comme l’effet miroir dans les yeux des sujets d’images truquées. Mélanie Côté a aussi illustré l’importance de l’éducation aux médias en rappelant que les élèves ne sont pas les seuls vulnérables : « Tout le monde est à risque, surtout avec la vitesse à laquelle les fausses nouvelles se propagent sur les réseaux sociaux. »
Une vision pour l’avenir
D’après les deux Saguenéennes, ce congrès marque une étape importante dans leur mission de sensibilisation. Elles encouragent les enseignants et enseignantes à voir l’importance d’intervenir : « Il est essentiel que les jeunes développent un esprit critique dès maintenant, afin de devenir des citoyens informés », conclut Katerine Belley-Murray.