Constables spéciaux, l’appel à l’aide pour sauver la profession

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Les constables spéciaux risquent de se faire de plus en plus rares dans les palais de justice. (Photo : Sibylle Beaunée)

 

La profession de constable spécial est au bord de l’implosion. Sujets à de nombreuses difficultés, dont les démissions de leurs collègues, les agents de la paix ne savent plus quoi faire pour être reconnus à leur juste valeur.

Ce corps de métier est grandement affecté par le manque d’effectif. « Dans tout le Québec, il y a seulement entre 350 et 400 constables spéciaux. On a une hémorragie de départs depuis 2018 », déclare le président du Syndicat des constables spéciaux, Franck Perales. Assignés dans les palais de justice, les constables sont les moins bien payés de toutes les forces de l’ordre, avec un salaire inférieur à 60 000 $ par an. « La dernière augmentation salariale qu’on a eue date de 2019. Pendant la pandémie et l’inflation, aucune prime ne nous a été versée », annonce le président syndical.

Constable spécial à Montréal depuis 2017, Éric (qui souhaite conserver son anonymat) remarque aussi ces départs. Dans son palais de justice, un agent arrivé il y a deux semaines veut déià partir. « On va perdre de plus en plus de bons éléments. C’est un métier qui est devenu une porte d’entrée vers l’expérience, et on repart quand on a plus envie de rester », explique-t-il.

Avec un salaire de 50 000 $ par an et le coût de la vie qui a augmenté, il est impossible pour Eric de s’acheter un condo. Il pense à démissionner. « J’ai déjà commencé à faire des demandes pour être garde du corps, pourtant j’aime mon métier, exprime le constable. Mais la loi m’interdit de m’exprimer, et j’ai aussi mon fils à m’occuper. »

C’est un appel à l’aide qui est donc lancé par Éric et ses collègues. « On n’est pas aimés par le gouvernement, et les citoyens nous voient comme des oppresseurs. Qui va nous aider? »

Les constables spéciaux disent stop

De plus, les constables effectuent depuis la pandémie certaines tâches des agents des services correctionnels sans augmentation salariale. En octobre 2021, le Syndicat des constables spéciaux a demandé au ministère de la Sécurité publique du Québec de ne plus se charger du service correctionnel. Une demande non accordée qui exaspère M. Perales. « Il y a une différence entre aider et faire le travail des autres. On a décidé qu’on allait juste faire notre boulot. »

En juillet dernier, les constables spéciaux ont refusé de procéder aux incarcérations. Deux mois plus tard, soit le 21 septembre, 34 d’entre eux ont été suspendus dans la province, dont huit au Saguenay-Lac-Saint-Jean, par le ministre de la Sécurité publique.

En réponse, Franck Perales a annoncé avoir déposé plainte au Tribunal du travail pour entrave et intimidation.



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