Cimetières écologiques: écolo jusqu’au dernier souffle

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Le cimetière de Chicoutimi ne dispose pas encore « d’endroit écologique », mais cela pourrait bientôt changer. Photo : Louis THUET

 

En pleine prise de conscience environnementale, le monde voit naître une nouvelle approche du dernier repos : les cimetières écologiques. Au Québec, les coopératives funéraires se mobilisent pour prendre ce tournant écologique, un concept qui peine à s’implanter à Saguenay.

Il n’est jamais facile de faire le deuil d’une personne. Souvent, les inhumations sont l’occasion pour les proches de respecter les valeurs du défunt pour son voyage dans l’au-delà. Et dans une société où la population se préoccupe de plus en plus de l’environnement, les coopératives funéraires du Québec proposent désormais de nouvelles formes de sépultures : les cimetières écologiques.

Le concept est simple : un enterrement en accord avec la biodiversité à l’aide de matériaux biodégradables et sans produits chimiques. Depuis une quinzaine d’années, certaines coopératives funéraires ont fait le choix de réserver un espace à part entière de leur cimetière pour ce type d’inhumation.

À Sherbrooke, le cimetière naturel est en place depuis 2012. Dans un espace boisé de quatre hectares, les défunts reposent au sein d’urnes biodégradables et peuvent être identifiés grâce à une tige en métal. Pour le directeur général de la coopérative funéraire de l’Estrie, François Fouquet, cette initiative répond à un besoin croissant de la population : « Là où ça répond aux aspirations des gens, c’est dans l’idée de laisser l’empreinte écologique la moins soutenue possible. »

Selon lui, le cimetière vert de Sherbrooke est un succès puisqu’à l’heure actuelle, on compte près de 500 personnes qui y reposent.

Le cimetière écologique de Sherbrooke se présente comme un lieu de paix et de promenade en milieu urbain. Photo : Coopérative funéraire de l’Estrie

Plus difficile au Saguenay

Pourtant on ne peut pas se féliciter du même succès à Saguenay La ville possède bien un cimetière écologique, mais il est loin d’être aussi populaire qu’à Sherbrooke.

Le directeur général de l’alliance funéraire du Royaume, Alain Girard, assure que l’inhumation écologique est disponible depuis plusieurs années à Saint Honoré. « On voulait un endroit plus naturel, un endroit vraiment en adéquation avec les valeurs des défunts », assure-t-il.
La démarche présente des similitudes à Sherbrooke : produits écologiques, matériaux biodégradables et possibilité de planter un arbre en mémoire de la personne. Mais contrairement à la ville en Estrie, le cimetière de Saint-Honoré ne propose pas d’enterrer le défunt dans une urne, mais de disperser ses cendres à un endroit choisi dans le cimetière.

Malgré la mise en place de ce cimetière vert, on dénombre seulement huit personnes inhumées de la sorte à Saint-Honoré. Ce manque de succès a conduit l’alliance funéraire du Royaume à repenser l’offre initiale. « On a créé ce cimetière écologique parce qu’on pensait que le besoin était là, mais force est de constater que pour le moment, on s’est trompé. {…}  Maintenant, cela fait deux ans qu’on pense à remodeler ce cimetière pour proposer une nouvelle offre écologique au consommateur, et on travaille encore dessus », affirme Alain Girard.

De son côté François Fouquet estime que l’attachement des Saguenéens aux sépultures familiales pourrait être la cause de ce désintérêt pour le cimetière écologique. « Si mon père a déjà acheté un grand lot dans le cimetière de la ville et qu’il reste de la place, peut-être que je pourrai choisir d’y être inhumé », explique-t-il.

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