Développement durable au Québec, la commissaire trace la voie à suivre
La commissaire au développement durable Janique Lambert animait une conférence de sensibilisation sur les enjeux de sa mission le mercredi 18 septembre au Cégep de Jonquière. Photo : Louis Thuet
La commissaire au développement durable auprès du Vérificateur général du Québec Janique Lambert, s’est rendue au Cégep de Jonquière ce mercredi 18 septembre. En expliquant son travail, elle a surtout vanté les mérites de la loi-cadre sur le développement durable : une spécialité québécoise.
Une volonté d’un monde meilleur pour les générations futures. Voilà ce qui guide l’action de Mme Lambert. Engagée depuis près de 15 ans au sein de la commission au développement durable, elle et son équipe ont pour mission de chapeauter les actions de l’administration publique pour que celles-ci soient faites en respect de la Loi sur le développement durable.
Entrée en vigueur en 2006, cette loi exige que les actions menées par les pouvoirs publics prennent en compte le développement durable, notion définie dans le rapport Brundtland en 1987. Pour accomplir cette mission, la Commission au développement durable s’occupe principalement de produire des rapports d’expertise pour accompagner les fonctionnaires de l’administration publique. « Notre but, c’est avant tout de guider les acteurs de l’administration dans leurs actions », assure la commissaire.
La loi-cadre sur le développement durable : texte fondamental pour guider l’action des services publics :
Devant les étudiants, Mme Lambert a évoqué à plusieurs reprises la loi sur le développement durable. C’est grâce à ce texte que la commission au développement durable peut exiger la mise en place de mesures particulières. Le document précise que « le gouvernement doit adopter une stratégie de développement durable applicable à tous les ministères et à un nombre important d’organismes ». L’équipe de Mme Lambert s’occupe donc d’élaborer cette stratégie et de la faire appliquer dans l’administration publique.
Devant les citoyens québécois, Janique Lambert l’assure, elle se sent écoutée. Une grande partie de son travail consiste à accompagner les acteurs publics en inculquant le développement durable dans leurs méthodes de travail. « Notre mission, c’est aussi de sensibiliser les citoyens à cette problématique pour leur faire adopter un nouveau mode de consommation à l’échelle individuelle. »
Optimiste quant aux fruits de son travail, elle constate les progrès réalisés depuis l’adoption de la loi, 18 ans plus tôt. Ses collègues commissaires dans les autres provinces du Canada ne jouissent pas des mêmes conditions de travail qu’elle. En effet, la fameuse loi-cadre qui les rend possibles, n’est en vigueur qu’au Québec : « Ce texte nous permet d’exiger certaines mesures. On a tout ce qu’il faut pour en faire plus par rapport aux autres. »
Interrogée sur son avis à propos de l’incorporation ou non de la notion de décroissance économique au sein du développement durable, elle a assuré n’être bornée sur aucun sujet : « Il y a plusieurs écoles de pensée concernant le modèle à suivre […] Tout ce dont je suis persuadée, c’est que notre modèle actuel de croissance doit être réfléchi de manière plus responsable et plus durable. »