Faire la différence entre pelage épais et obésité

Selon l’Association des médecins vétérinaires du Québec (AMVQ) 61 % des chats excèdent leur poids santé, 28 % sont en surpoids et 33 % souffrent d’obésité. Photo : Marion Carey
L’embonpoint chez les animaux de compagnie est assez répandu. Le mot d’ordre pour éviter que votre compagnon se retrouve en surpoids selon les experts interrogés : contrôler la prise de nourriture.
La majorité du temps, les animaux se retrouvent en surpoids en raison d’un trop plein de nourriture. Certains animaux mangent plus que ce qu’ils dépensent en une journée. Les spécialistes dans le domaine s’entendent pour dire qu’il faut reproduire le plus fidèlement possible l’environnement naturel de nos animaux pour éviter la sédentarité. On peut penser à faire des séances de jeu avec notre animal afin que celui-ci fasse de l’activité physique.
L’intervenante en comportement animal Sherly Desbiens affirme que certaines habitudes des animaux de compagnie, dites nocives, sont parfois celles qui sont les plus gagnantes. « Il faut permettre au chat d’exprimer un comportement naturel, qui est de manger des micro-repas à longueur de journée. Par contre, ça installe un petit peu une panique chez le propriétaire. Il se dit : mais si je laisse mon chat manger comme ça, il va devenir obèse! », explique-t-elle.
Une autre méthode qu’utilisent davantage les vétérinaires est la diète de perte de poids. Il s’agit de ne pas limiter notre animal, mais bien de lui offrir une nourriture riche en fibres et peu calorique. Combinée à de l’activité physique, notre animal serait en bonne voie de retrouver son poids-santé. La technicienne en santé animale Camille Boilard soutient que cette technique augmenterait le sentiment de satiété de notre ami à quatre pattes et il aurait donc tendance à moins manger. « Il y a des animaux qui vont avoir un intérêt vers les puzzles alimentaires, tout ce qui est jouet dans lequel je peux mettre la nourriture. Ce qui va ralentir la prise de nourriture, comme mon animal passe plus de temps manger, il a plus de chance de sentir le signal de son estomac qui dit qu’il n’a plus faim », dit-elle. Mme Desbiens souligne elle aussi l’apport positif de l’utilisation d’un bol interactif sur nos compagnons.
Un signal d’alarme à ne pas négliger
Les comportements de nos animaux sont importants lorsqu’on parle d’obésité. Par exemple, un chat qui ne veut que dormir ou qui a de la difficulté à faire sa toilette sont des signaux à surveiller. « On pourrait avoir un chat qui se mettrait à « gruger » des trucs parce qu’il a faim. On pourrait avoir un animal que quand on va lui servir le repas, il va s’empiffrer, s’empiffrer, puis il va manger la croquette tout rond au lieu de la croquer », complète gravement Sherly Desbiens.
Pour savoir si notre animal est en surpoids, Camille Boilard explique qu’il faut avant tout l’observer. « C’est la forme de mon chien que je vais aller regarder. En le regardant du dessus, si je vois une petite forme de sablier, donc que je vois sa taille qui est définie, si je le regarde sur le côté, je devrais voir aussi sa taille qui est définie. Puis si je caresse mon animal, je devrais pouvoir sentir ses côtes facilement avec mes doigts, alors si je ne les sens pas bien, c’est clair que mon animal fait de l’embonpoint. »
La technicienne à la clinique Du Boisé met en garde les propriétaires d’animaux que des problèmes de poids peuvent causer plusieurs autres petits bobos. Il est question d’arthrose, de problèmes d’articulations ou de guérison plus lente. Dans le pire des scénarios, on parle de maladie cardiaque et de problématique de peau. « Ça a beaucoup d’impacts sur la vie des animaux. Ça peut même raccourcir leur durée de vie parce qu’à force d’avoir des petits problèmes de santé, ça va affecter mon animal puis ça peut raccourcir sa vie de quelques années parfois », conclue-t-elle.

Pour le bien-être de nos animaux, il vaudrait mieux limiter l’utilisation des gâteries pour récompenser de bonnes actions ou des exercices. Photo : Marion Carey