Exposition NOUS : vaincre les préjugés sur l’assistance sociale

Selon le gouvernement du Québec, plus de 250 000 Québécois bénéficient de l’assistance sociale. (Photo : Antoine Martin)
Le lancement de l’exposition NOUS, Portrait sur l’assistance sociale, tenue mercredi à la bibliothèque de Chicoutimi, a fait place à une formule de micro-ouvert. Des gens touchés par des préjugés ont témoigné de leur vécu.
Une exposition de la sorte permet non seulement aux personnes bénéficiant de l’aide sociale de prendre la parole, mais c’est aussi le moment parfait pour eux de démystifier des tabous. « Pour changer les valeurs sociales, il faut s’attaquer aux préjugés », mentionne la membre du collectif pour un Québec sans pauvreté, Lynn Gauthier.
Toute sa vie, elle s’est sentie oppressée et intimidée par des commentaires et des préjugés qui pour elle sont faux. « Quelqu’un qui tombe sur l’aide sociale ne le choisit pas. Ce n’est pas son premier choix ni son dernier, ce ne devrait même pas être un choix », affirme-t-elle.
Mme Gauthier ne comprend pas pourquoi certaines personnes s’acharnent autant sur l’assistance sociale. « Personne n’est égal, mais on devrait avoir le droit à un nombre de chances égal », ajoute-t-elle. Selon Lynn Gauthier, tout le monde devrait être socialement au même niveau, peu importe le revenu qu’il reçoit.

L’exposition a été montée en grande partie par le chercheur de l’université TELUQ, Normand Landry. (Photo : Antoine Martin)
L’exposition à l’affiche jusqu’au 7 mars, propose plusieurs panneaux informatifs sur les difficultés de vivre avec l’aide sociale, les préjugés qui suivent constamment ces personnes et plusieurs statistiques montrant les revenus et dépenses des bénéficiaires de l’assistance sociale.
L’exposition est organisée par la Commission des droits de la personne et de la jeunesse en collaboration avec le collectif pour un Québec sans pauvreté. Sherbrooke et Rimouski ont eu aussi déjà accueilli cette exposition.

En 2024, 4,4 % des adultes de moins de 30 ans ont eu recours à l’assistance sociale, selon l’Institut de la statistique du Québec. (Photo : Antoine Martin)
Un travail de longue haleine
La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse essaye très fort de changer les choses en ce qui a trait à l’aide sociale. « Il ne faut pas trouver des solutions personnelles, il faut en trouver des systémiques », indique le président de la CDPDJ Philippe-André Tessier.
C’est d’autant plus une année importante pour M. Tessier puisque la Charte québécoise des droits et libertés de la personne fête ses 50 ans en 2025. Son but : éradiquer les préjugés. « On travaille très fort pour bonifier la charte et renforcer les droits concernant l’assistance sociale », mentionne-t-il.
Cette cause touche la CDPDJ puisque c’est à la base de ses valeurs. « C’est bien beau d’avoir tous les droits au monde, mais si tu n’as pas les droits de base comme de se loger et de vivre une vie décente, ça devient dur de profiter des autres droits », rapporte le président de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse.