Documentaire PAO : Courir la muraille | Courir pour mieux prévenir le suicide
En mai dernier, cinq coureurs ont parcouru 70 km dans les vestiges de la Grande muraille de Chine en cinq jours afin de récolter des fonds pour la fondation Courir pour la vie. Cette aventure, qui sera diffusée cette semaine à Jonquière, est racontée par le réalisateur de 19 ans Antoine Trudeau dans le documentaire PAO : Courir la muraille.
Dans un court-métrage de 23 minutes, Antoine Trudeau expose la relation des participants avec la cause du suicide, les difficultés rencontrées au courant de l’épreuve, mais aussi le profond sentiment d’accomplissement personnel qui s’ensuit.
«C’est un sujet qui se porte bien à un documentaire. Les coureurs avaient une relation spéciale avec le suicide. Pour eux, je crois que la course de la muraille c’était à la fois une quête physique et une quête personnelle», souligne-t-il.
Parmi les coureurs se trouve Josée Simard. À l’âge de 12 ans, son meilleur ami de 14 ans s’est enlevé la vie. Une épreuve difficile pour la femme de la Mauricie, pour qui la course a toujours représenté une échappatoire. «Quand je reviens à la maison de ma course de 10 km, je me sens mieux», mentionne-t-elle.
En 2009, elle fait la connaissance de Louis Vézina, instigateur de la fondation Courir pour la vie, lors d’un marathon à Nashville. Une rencontre marquante pour Josée, qui récoltera par la suite de l’argent pour différentes fondations, dont Courir pour la vie. Après avoir raté la première édition, Josée a finalement décidé de se lancer dans l’aventure en 2017 pour la deuxième édition. «J’ai tellement aimé ça courir la muraille! J’ai eu l’énergie du bonheur toute la course!».
Prévenir par l’entremise de la course
Après avoir côtoyé le suicide de près, Louis Vézina a créé la fondation Courir pour la vie en 2009 avec pour objectif d’amasser 1 000 $ pour la prévention du suicide. Huit ans plus tard, Louis était loin de se douter que la fondation amasserait 625 000 $, tout en mobilisant près de 1 500 coureurs à travers le Québec. «Quand j’ai commencé la fondation, les gens ne parlaient pas du suicide. Maintenant, même si ça reste tabou, les gens en parlent plus», remarque-t-il.
Quelques années plus tard, Louis a ressenti le besoin d’organiser une course «grandiose» pour la fondation. C’est alors que le projet de courir la Grande muraille lui est venu à l’esprit. «Au départ, j’avais lancé cette idée comme une blague», se souvient-il.
Depuis la première du documentaire, Louis sent un véritable engouement chez les spectateurs. «Les gens viennent nous parler après la projection de leur relation avec le suicide. C’est vraiment très agréable.»