Trop de pression à l’école
Anxiété de performance chez les enfants, stimulation excessive des élèves et pression indue du milieu scolaire: des initiatives très stimulantes comme celle de l’école Au Millénaire doivent être gérées adéquatement pour assurer le bien-être des enfants selon la psychologue Catherine Leblanc.
Une publication sur le groupe Facebook Spotted: La Baie le 2 novembre dernier a attiré l’attention sur l’école primaire Au Millénaire. Le parent à l’origine de la publication affirme entre autres que «ce changement d’école a favorisé des difficultés jamais connues auparavant comme de l’anxiété». Les commentaires d’autres parents étaient toutefois très positifs et ne disaient que du bien de l’établissement.
Ce projet novateur d’école trilingue et ouverte sur le monde stimule beaucoup les jeunes, mais Mme Leblanc affirme que «le cerveau de l’enfant a besoin de temps libre pour assimiler ce qu’il apprend. L’ennui est important.»
À l’école Au Millénaire, comme dans la majorité des écoles québécoises, peu de temps est réservé aux périodes libres. Le responsable de l’établissement, Yves Chantal, admet que les enfants sont plongés dans un milieu très stimulant, mais il souligne que les milieux d’apprentissage sont diversifiés. «Nous avons entre autres une serre et une cuisine, donc les journées et les semaines sont variées.»
La lecture de LaPresse+ au deuxième cycle, soit à partir de 8 ans, est une pratique qui divise les opinions. «On ne devrait pas exposer nos enfants aux actualités, car l’enfant a une sensibilité très développée et cela pourrait augmenter son anxiété», affirme Mme Leblanc. Elle recommande de retarder ce moment le plus possible jusqu’à la préadolescence.
«Au Millénaire, la lecture de LaPresse+ permet aux jeunes d’être beaucoup plus informés sur le monde dans lequel ils vivent, soutient pour sa part le responsable de l’école. Les enseignants sélectionnent des nouvelles adéquates à présenter aux jeunes».
L’apprentissage de l’espagnol est un ajout au programme éducatif qui distingue l’école Au Millénaire des écoles primaires traditionnelles. La psychologue ne voit pas cela d’un mauvais œil, mais met en garde contre la pression académique qui y est associée. «Il y a une pression dans l’évaluation, souligne-t-elle. L’apprentissage de langues étrangères doit se faire de manière ludique et immersive pour éviter l’anxiété.»
Bien que les cours d’espagnol donnent lieu à des évaluations, Yves Chantal souligne le contexte immersif dans lequel sont plongés les élèves. «Les trois langues sont employées dans l’école entre le personnel et les élèves, dans les corridors comme au service de garde.»