Un an après l’attentat à la mosquée de Québec | Une soirée de «froid et de paix» à Saguenay
Une trentaine de personnes se sont rassemblées lundi soir dans «la paix et le froid» à la Place du citoyen pour commémorer l’attentat à la mosquée de Québec qui a fait six victimes et huit blessés le 29 janvier 2017.
Issue de l’initiative du citoyen Patrice Imbeau et du militant et chargé de cours Christian Bélanger, la soirée se voulait une façon positive et remplie d’espoir d’être «solidaires envers les survivants» et de faire son devoir de mémoire envers les nombreuses victimes selon les dires de M. Bélanger.
Des chandelles ont été allumées devant l’écran de la Place du citoyen qui projetait un montage de photos des défunts. Des personnalités de la communauté musulmane ainsi que des groupes communautaires ont profité de l’occasion pour partager quelques réflexions qui ont germé un an après cet évènement qui a ébranlé la province.
Le président de l’Association islamique du Saguenay—Lac-Saint-Jean, Mustapha Elayoubi, s’est adressé à la foule en ce «soir de froid et de paix» pour souligner les liens forts qui unissent les communautés musulmanes de Québec et de Saguenay. Il a rappelé du même souffle que les victimes «étaient tous connues de la communauté saguenéenne».
M. Elayoubi a souhaité également rassurer les Québécois sur la question identitaire qui hante le débat politique depuis plus d’un demi-siècle. «L’identité du Québec ce n’est pas celle des ancêtres qui sont partis, c’est celle de tous les vivants», s’est-il exclamé.
Le conseiller du district 8 (qui comprend le centre-ville de Chicoutimi), Simon-Olivier Côté, le syndicaliste et potentiel candidat péquiste dans Lac-Saint-Jean, Marc Maltais, ainsi que la députée de Chicoutimi, Mireille Jean, étaient également présents parmi la foule de citoyens.
Questionné à savoir ce que la Ville de Saguenay pourrait faire pour faciliter le vivre-ensemble entre les différentes communautés qui composent la population de la municipalité, M. Côté mentionne que les élus sont à l’étape de «discuter pour savoir comment mettre en place des politiques sur l’émigration multiple».
Marc Maltais croit quant à lui qu’il faut «assumer sa culture avant de s’ouvrir sur le monde, mais que cela ne doit pas se traduire par l’exclusion des autres». M. Maltais insiste également sur l’importance de lieux communs avec les autres communautés, la langue notamment.
Peur de l’Islam radical
Pour le professeur à l’UQAC Khadiyatoulah Fall, la société québécoise n’est pas raciste ni islamophobe. Il précise que la crainte de ses concitoyens concerne surtout l’Islam radical et préfèrerait que le terme «islamismophobie» soit utilisé. Il remarque également avec bonheur que la communauté musulmane québécoise commence à s’impliquer davantage dans la vie sociale de la province.