Un cri du cœur de la presse écrite
La Fédération nationale des communications affiliée à la Confédération des syndicats nationaux (FNC-CSN) réclame du gouvernement fédéral des mesures de financement afin d’assurer l’avenir des journaux au pays. L’organisation estime que le milieu journalistique vit actuellement la plus grande crise de son histoire.
Dans le cadre de la journée d’amour à la presse écrite mercredi, des kiosques avaient été installés par la FNC-CSN un peu partout à travers la province afin de sensibiliser les jeunes à cette situation alarmante. Dans la région, des journalistes du Quotidien étaient présents au centre social de l’UQAC sur l’heure du midi.
En marge de cet évènement, le syndicat a déposé au Parlement canadien une pétition de 7000 signatures. Les responsables de la pétition espèrent attirer l’attention du premier ministre Justin Trudeau sur l’importance de la presse écrite pour la population. Si aucune aide n’est apportée aux médias écrits, la fédération croit que de nombreux journaux imprimés ou numériques pourraient disparaître.
Le syndicat dénonce aussi les géants du Web tels que Google et Facebook qui utilisent le contenu des médias sans toutefois payer de redevances. «Nous obtenons de la visibilité, mais pas le revenu qui vient normalement avec!», a expliqué le journaliste au Quotidien, Stéphane Bégin. Il ajoute que les entreprises font plus de placements publicitaires sur Internet que dans les journaux papier en raison de la meilleure visibilité.
«Fake news»
M. Bégin croit également que les joueurs importants du Web accélèrent l’appauvrissement de la qualité de l’information diffusée. «Les fakes news nous envahissent en ce moment», a-t-il déclaré. Il avance qu’il est important de conserver les médias traditionnels afin d’assurer un standard d’information élevé. «Je ne recueille pas de l’information sur le coin d’une table! J’ai des sources et c’est vérifié», affirme le journaliste qui travaille depuis plus de 30 ans au journal Le Quotidien.
La FCN-CSN espère que le gouvernement de Justin Trudeau imposera une taxe aux Canadiens qui servira à financer le secteur de la presse écrite. Selon les chiffres de l’organisation, les médias canadiens sont parmi les moins financés dans les pays développés avec 1,93 $ par habitant. Le leader dans le domaine, la Norvège, perçoit 92,33 $ par habitant.