Prévention du suicide : Parler pour sensibiliser
Alors que la Semaine nationale de prévention du suicide s’amorce, les intervenants du Centre de prévention du suicide du Saguenay–Lac-Saint-Jean-Chibougamau-Chapais (CPS02) prônent plus que jamais l’importance d’aborder le sujet sans peser ses mots.
«Si nous tous aujourd’hui on en parle, on a un pouvoir de rendre cela moins tabou», c’est ce que l’ex-militaire et bénévole au CPS02, Ludovic Miller a lancé à l’auditoire lors du traditionnel brunch des endeuillés. M. Miller a perdu trois membres de son entourage à cause du suicide et a lui-même eu des idées noires. «Le suicide est devenu un combat et je suis en première ligne. Heureusement, j’ai une armée avec moi», a-t-il fait savoir.
Une trentaine de personnes étaient réunies à l’hôtel Delta d’Arvida dimanche matin afin d’échanger. L’évènement a marqué le début de la Semaine nationale de prévention. «On commence la semaine avec la clientèle endeuillée pour en prendre soin, a confié l’intervenante et formatrice du CPS02, Maryline Néron. Le but, c’est vraiment de les envelopper et qu’ils aient accès à une conférence de quelqu’un qui a vécu la même chose.»
L’intervenante est d’avis que cette conférence est un bon pas vers l’importance de sensibiliser les hommes aux sujets. «Les hommes sont encore la clientèle la plus touchée par le suicide, 80% des suicides complétés dans la province sont des hommes», a-t-elle affirmé. Elle rappelle aussi l’importance d’axer sur la demande d’aide des gens qui portent l’uniforme, par exemple des policiers et les victimes d’un choc post-traumatique.
Des activités sensibiliser
Alors que la semaine aborde le thème «Parler du suicide sauve des vies» pour une troisième année consécutive, le CPS se déploie partout dans la région jusqu’au 8 février. «Ce que l’on veut, c’est être sur le terrain soit pour rencontrer les gens et faire de la prévention et sensibilisation auprès de toutes les clientèles», a assuré Mme Néron. Des ateliers dans les écoles secondaires et formations continues offertes aux sentinelles (personnes ressources venant en aide aux individus en détresse) sont de la programmation.
Un conférence grand public nommée «La détresse chez nos ados l’intervention auprès des jeunes», sera effectuée lundi soir, 19h à l’hôtel Delta d’Arvida «Les enfants peuvent aussi avoir des pensées suicidaires, on veut que les parents soient outillés et à l’aise d’en parler», a rapporté Mme Néron.
Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, on compte 40 suicides par année. Toute personne qui en ressent le besoin peut appeler au 1 866 APPELLE (1 866 277-3553) 24 heures sur 24, sept jours sur sept pour obtenir de l’aide.