Voitures électriques | Oui, mais…

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Avec l’arrivée au pouvoir de la CAQ le 1er octobre dernier, les Québécois soucieux de l’avenir de la planète ont de quoi craindre le pire. Dans tout le programme présenté pendant les élections, aucune promesse n’était allouée à l’environnement. Et si la CAQ faisait l’autruche face aux changements climatiques et finissait par annuler la subvention donnée à l’achat de véhicules électriques, comme le premier ministre de l’Ontario Doug Ford? L’incitatif serait bien moindre pour le citoyen qui souhaite préserver la Terre.

Les militants contre le réchauffement planétaire apportent, quant à eux, de plus en plus de solutions. Bannir les sacs d’emballage à l’épicerie, les pailles, les contenants à usage unique, faire de l’éco-jogging, acheter des voitures électriques… Ces petits changements, adoptés massivement, peuvent faire une différence. Toutefois, l’écart entre ce que nous savons sur le changement climatique et les gestes qui restent à poser est immense. Malgré le bon vouloir de tous, si un Saguenéen se réveille demain matin avec l’envie pressante de contribuer au sauvetage planétaire en optant pour une Tesla Model X, il risque d’être plutôt déçu.

Ce petit véhicule vert est une denrée rare au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Le temps d’attente afin de pouvoir enfin rouler dans un véhicule qui ne produit pas de gaz à effet de serre varie entre quelques semaines et plusieurs mois. Une autre déception peut également s’ajouter. Malgré le programme d’aide gouvernemental présent actuellement et allant jusqu’à 8 000 $, les voitures électriques demeurent assez coûteuses. Précisons que ladite Tesla mentionnée plus haut n’a que 3 000 $ de rabais, sur un prix de base à l’achat de 110 000 $. Des frais additionnels s’appliquent. Par exemple, il est nécessaire de faire l’acquisition d’une borne de recharge à domicile moyennant 1 500 $. Si le panneau électrique requis n’est pas doté d’un circuit supplémentaire, c’est un surplus de 1 500 $ à 2 000 $ qui devra être déboursé.

Certes, l’image de la voiture électrique est positive, mais elle n’est pas assez concrète. L’ennemi du climat, c’est tout un chacun. Aviser un jeune que fumer pourrait le tuer à 50 ans, il n’y portera guère attention. C’est le même scénario pour le changement climatique, qui semble être pour certains très lointain. Cependant, c’est en changeant les habitudes de consommation qu’il sera possible d’éviter le pire. Des habitudes plus coûteuses, qui exigeront l’appui d’un gouvernement militant, mais également des habitudes de consommation personnelles, québécoises, canadiennes, et mondiales.

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