Immigration | Traiter des humains sans humanité

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«Après analyse de votre dossier, nous refusons votre demande de visa… Vous serez donc forcé de quitter le Québec.»

Ces mots, ils sont écrits, noir sur blanc, sur des milliers de lettres destinées à des immigrants, au dossier parfois sans tache. Ces étrangers, qui ne cherchaient qu’une terre d’accueil pour réaliser leurs projets les plus ambitieux, voient leur vie chamboulée à la lecture d’un tel message.

En 2019, la tolérance et l’ouverture d’esprit sont des enjeux majeurs. Malgré tout, le sort d’humains étrangers désireux de contribuer à l’avancement de la société québécoise dépend toujours de critères anormalement complexes et dépourvus d’humanité.

Il arrive que des refus soient justifiés lorsque ceux-ci sont adressés à des candidats qui n’ont pour objectif que de profiter du système sociétal québécois. Toutefois, c’est loin d’être toujours le cas.

Un simple suivi de l’actualité au quotidien permet de constater les nombreuses personnes qui, au quotidien, se font montrer la porte de notre «terre d’accueil» pour des raisons absurdes.

Le cas de l’étudiante française dont l’entrée au Québec a été refusée en raison d’un chapitre (sur cinq) de sa thèse doctorale rédigé en anglais en est le meilleur exemple. C’est inadmissible, point final.

Pénurie de main-d’œuvre

En février dernier, après les nombreuses promesses du gouvernement de réduire le nombre d’immigrants qui entrent sur le territoire, le ministre de l’Immigration, Simon Jolin-Barrette, a déposé le projet de loi 9, visant, à ses yeux, à sélectionner des immigrants qui correspondent davantage aux besoins socio-économiques de la province.

Aussitôt, 18 000 demandes d’immigration récoltées en vertu du Programme régulier des travailleurs qualifiés ont été balayées du revers de la main. Aucune d’entre elles n’a été vérifiée afin de voir s’il pouvait s’agir d’un immigrant qualifié en mesure d’aider les entreprises québécoises à combler leurs besoins. Une mesure nécessaire selon le ministre.

Dans une province comme le Québec, où le gouvernement évoque sans arrêt le problème de pénurie de main-d’œuvre, il est illogique de refuser l’arrivée d’immigrants qui ne demandent qu’à travailler et qui, pour certains, ont toutes les qualifications requises pour régler une grande part du manque d’employés.

De plus, les étrangers qui viennent résider au Québec pour y gagner leur vie réinvestissent presque chaque dollar durement obtenu dans la société, permettant à l’économie de rouler un peu plus chaque fois. La solution du gouvernement? Resserrer les critères d’entrée des immigrants et complexifier le processus d’obtention d’un certificat.

Tant qu’à y être, pourquoi ne pas les faire passer dans la Maison des fous des Douze travaux d’Astérix et accepter uniquement ceux qui en sortent avec le fameux laissez-passer A-38? On arriverait sensiblement au même résultat…

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