Voitures électriques | L’AVEQ critique un reportage

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La voiture électrique de type Tesla de Claude Gauthier.

L’Association des Véhicules électriques du Québec (AVEQ) réfute les arguments d’un reportage de Radio-Canada. Elle dénonce le fait que le texte, qui critique l’aspect écologique des voitures qui fonctionnent à l’électricité, ne prend pas en compte tous les aspects de l’étude à l’origine du texte.

Le représentant régional de l’AVEQ, Claude Gauthier, a écrit un texte qui est disponible sur Facebook afin de remettre les pendules à l’heure. «Je ne suis pas le seul à critiquer le reportage, indique-t-il. Ce que l’on déplore, c’est que le journaliste n’a tenu compte que de l’un des aspects de l’étude de laquelle il tire ses conclusions.»

Le reportage intitulé «La voiture électrique, pas si écologique» se base sur les résultats d’une étude commandée par Hydro-Québec et réalisée par le Centre international de référence sur le cycle de vie des produits, procédés et services (CIRAIG).

L’étude en question est basée sur cinq aspects : santé humaine, qualité des écosystèmes, changement climatique, épuisement des ressources fossiles et épuisement des ressources minérales. Les résultats ne sont négatifs que pour l’un de ses aspects et il s’agit de l’épuisement des ressources minérales.

Terres rares

Le texte de Radio-Canada s’en prend donc à l’épuisement des ressources de lithium et de terres rares (utilisées dans la fabrication de batteries pour voitures électriques). Cependant, selon Claude Gauthier, les données utilisées dans l’étude peuvent dater de plus de cinq ans.

«Cinq ans, en année technologique ça représente l’âge préhistorique, fait valoir le représentant de l’AVEQ. Le recyclage des batteries était plus ou moins élaboré et il y avait des métaux difficiles à extraire. Maintenant, environ 95 % de la batterie est recyclable et elles sont conçues uniquement à l’aide de lithium, un métal abondant.»

Cela, et la possibilité aujourd’hui de donner une deuxième vie aux batteries pour étendre leur durée d’existence jusqu’à 40 ans, compromet les conclusions du reportage.

Le directeur régional de l’AVEQ, Claude Gauthier.

M. Gauthier déplore également le fait que l’épuisement des terres rares est en très grande partie accéléré par l’industrie du pétrole qui l’utilise dans le processus de raffinage de la matière noire. «À elle seule, cette industrie représente 26 % de l’utilisation des terres rares et cela n’est jamais mentionné dans les médias», se désole-t-il.

Quant aux autres aspects de l’étude, ils indiquent tous que la voiture électrique est gagnante en termes d’écologie contre la voiture régulière à essence au-delà d’un nombre de kilomètres parcourus (généralement plus de 50 000 km).

Production électrique, progrès nécessaire

Selon le Ministère de l’Énergie et des Ressources Naturelles, 97 % de la production électrique du Québec provient de sources renouvelables. Ce n’est cependant pas le cas partout dans le monde donc le bilan vert des voitures électriques varie donc selon le lieu d’utilisation.

Par exemple, l’AVEQ indique qu’au Québec, une voiture de type Tesla ne produira au total, pour 300 000 km, que 14 tonnes de CO2. À titre comparatif, une voiture à essence moyenne produit 80 tonnes de CO2 et un camion 4×4 de type Ford F150 en produira le double.

La même voiture électrique, dans un pays où l’électricité provient à 100 % de sources non renouvelables, produira la même quantité de CO2 qu’une voiture à essence moyenne.

«Aucun pays dans le monde ne produit son électricité de façon 100 % non renouvelable, termine M. Gauthier. Avec la Chine qui est le plus grand producteur mondial de panneaux solaires et les avancements technologiques des prochaines années, le monde entier a avantage à choisir les voitures électriques.»

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