La Pige à Tours | Profession: journaliste en danger
Équipements de protection, garde du corps, formations en milieux hostiles: le métier de journaliste a changé en France face à la méfiance envers la profession.
D’après le journaliste de LCI, Julien Garrel, qui prenait part à un atelier dans le cadre des Assises internationales du journalisme, il y a eu un avant/après concernant le métier de journaliste.
«Aujourd’hui la carte de presse ne se brandit pas comme une protection mais devient une cible. Avant, on se montrait en tant que journaliste. Désormais, la discrétion prédomine.»
Julien Garrel fait référence au mouvement des gilets jaunes qu’il a couvert. Il a subi une chasse à l’homme malgré toutes les précautions qu’il a prises.
Garde du corps, neutralité des équipements médias et protections, «même dans un centre-ville d’une ville française moyenne, on peut être en danger.» M.Garrel n’est pourtant pas un journaliste sur un terrain hostile à l’étranger.
Le journalisme en France n’est pas habitué à faire face à ces situations délicates. Lorsque le journaliste de France Télévisions, Luc Perot, a demandé des équipements de protection, il n’a reçu de sa direction qu’un casque de chantier, un masque de soins et des lunettes de protection.
Le journalisme doit donc s’adapter à ces changements et les médias forment de plus en plus leurs équipes à ces situations dangereuses. France Médias Monde offre à ses journalistes des stages pour assimiler de nouveaux réflexes: comment anticiper les situations dangereuses, éviter les mauvais comportements. «On apprend aux journalistes à s’adapter à leur environnement, à différencier les zones sûres et potentiellement dangereuses, à acquérir les gestes de premiers secours», explique le directeur de la sûreté de France Médias Monde et ancien militaire, Jean Christophe Gérard.
Du côté du journaliste indépendant Kamal Redouani, le journalisme en milieu hostile s’apprend mais demande une connaissance du terrain irréprochable. Avec quinze ans d’expérience au Moyen-Orient, il précise que «seules les années de pratique et une analyse soignée de l’environnement permettent une couverture avec le moins de risques possibles, mais le risque zéro n’existe pas».
Maintenant que le journaliste peut faire face à ces nouvelles situations, il s’agit de régler la vision négative que les citoyens ont envers la profession, et pas seulement panser les symptômes.
«Aucune image, aucun son ne mérite que votre vie soit en danger», affirme Julien Garrel.