DPJ du Saguenay-Lac-Saint-Jean | Hausse de 700 signalements depuis le drame de Granby
Le décès tragique de l’enfant martyre à Granby a eu des impacts immédiats au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Depuis avril dernier, la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) a enregistré 700 signalements de plus qu’à pareille date l’an passé.
«Le triste événement de cet été a eu beaucoup de répercussions. Sur les intervenants d’abord, c’est venu ressasser toutes les émotions vécues en 2016 avec le décès du bambin Thomas Audet. Pour ce qui est de la hausse des signalements, c’est énorme pour une région comme la nôtre. Des événements d’une telle tristesse, ça incite les gens à dénoncer davantage et la société devient plus sensible», a affirmé la directrice de la DPJ du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Caroline Gaudreault, en entrevue après le dévoilement du bilan annuel de l’organisme.
En ce qui concerne l’année 2018-2019, ce sont 4794 cas qui ont été traités. De ce nombre, 1727 ont été retenus.
Plus d’équilibre
Aux dires de la représentante nationale de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), Nancy Poulin, la recette miracle pour diminuer les risques de tels incidents est d’ajouter du personnel, de réduire les charges de travail ainsi que de mieux répartir les tâches afin que les intervenants n’aient pas plus de 16 dossiers en charge à la fois.
La DPJ affirme qu’actuellement, un intervenant qui réalise le suivi à long terme des enfants gère entre 20 et 22 dossiers. Idéalement, il devrait en compter 16 à 18, dans une charge de travail dite normale.
Un investissement «nécessaire»
Pour l’APTS, un investissement supplémentaire est primordial. «Les 47 millions qui ont été donnés à l’ensemble du Québec ne sont pas suffisants pour nous. On évalue que ça prendrait 270 millions au total. Oui, il y a la commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse qui s’en vient, mais il va falloir investir avant pour être capable de donner des meilleures conditions de pratique aux intervenants», d’admettre avec aplomb, Nancy Poulin.
«40 ans d’expertise pour bâtir l’avenir»
Ce bilan annuel commémorait les quarante ans de la DPJ et le souhait de Caroline Gaudreault est définitif. «Ce serait que tous les enfants vivent heureux avec leurs familles. C’est un peu utopique de penser ça, j’en suis consciente. Autrement dit, c’est de mettre les services en amont, donc plus de prévention afin d’abaisser le nombre de cas.»