Orchestre symphonique | Le manque de relève coûte cher
La pénurie de main-d’oeuvre régionale coûte très cher à l’Orchestre symphonique du SaguenayLac-Saint-Jean (OSSLSJ). L’organisme doit débourser jusqu’à 12 000$ par concert pour le transport de ses musiciens qui viennent de plus en plus de l’extérieur de la région, faute de relève.
Alors que la troupe pouvait se targuer, il y quelques années, d’être formée d’une majorité de Saguenéens et de Jeannois, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Sur les 50 musiciens qui seront sur scène lors du prochain concert, seulement 13 sont originaires de la région. «Les gens de Montréal, il faut leur offrir plus pour les faire jouer ici. Ça draine le budget de l’organisation beaucoup plus vite que s’ils venaient de Jonquière ou d’Alma», explique la directrice de l’OSSLSJ, Christine Boily. Une situation attribuable aux cours de musique qui sont de moins en moins disponibles dans les écoles de la région, selon elle. Alors que le Conservatoire de musique de Saguenay, source de musiciens qualifiés pour l’orchestre, pouvait compter sur près de 150 étudiants à la fin des années 90, ils ne sont plus que 75 aujourd’hui. Rappelons qu’en 2014, le Conservatoire de musique de Saguenay avait frôlé la fermeture après n’avoir eu que 34 inscriptions.
«Depuis que les écoles peuvent enseigner l’art de leur choix [entre le théâtre, l’art plastique, la musique et la danse], les programmes de musique disparaissent parce que ce sont les plus chers à faire vivre», explique la directrice de l’OSSLSJ. Peu nombreux sont les établissements scolaires qui peuvent se permettre de tenir un inventaire d’instruments en bon état en plus de payer un professeur spécialisé pour enseigner la musique, soutient Mme Boily. Les jeunes sont donc moins exposés à la musique, ce qui se reflète sur le nombre de musiciens de la relève.
Moins de professionnels
Celle qui est à la tête de l’organisation depuis huit ans a vu le nombre de candidatures locales chuter au fil des ans. Le constat est le même du côté du Camp musical de Métabetchouan-Lac-à-la-Croix. Le directeur de l’établissement, Denis Turbide, remarque que si le nombre d’inscriptions au camp musical n’a pas subi de chute drastique, ils sont toujours moins nombreux à se consacrer à la musique. «Il y a de moins en moins de gens qui décident d’en faire une profession, souvent parce qu’ils n’ont pas été exposés assez tôt! C’est dommage, c’est du talent perdu», note celui qui siège aussi au conseil d’administration de l’École de musique de Chicoutimi.