Des œuvres d’art végétales vandalisées
Le travail de l’artiste régionale Tamara Anna Koziej a pour la première fois été ciblé par le vandalisme cet automne. Passionnée par l’art éphémère, la créatrice a vu deux de ses trois œuvres végétales installées dans des lieux publics du Saguenay–Lac-Saint-Jean être brisées intentionnellement.
L’artiste est triste et consternée de constater que ses kokedamas, sphères constituées de terre et de mousse verte suspendues aux érables du parc Rosaire-Gauthier, et sa tresse d’herbe située au parc Falaise à Alma ont été vandalisés. Elle ne se décourage toutefois pas. « La tresse de Gaïa d’une soixantaine de pieds a été endommagée au début du mois d’octobre, seulement quelques jours après son installation. Je l’ai réparée deux fois. J’ai finalement dû me résoudre à effectuer une cérémonie où je l’ai détressée et où j’ai ensuite répandu un chemin floral. C’est un geste pour appuyer le côté éphémère de l’œuvre et fermer la boucle du vandalisme », met de l’avant l’architecte-paysagiste de profession.
Les kokedamas ont eux aussi été brisés. « À la fin du mois d’octobre, je suis allée sur place et plusieurs étaient tombés au sol. On en a démoli et éventré plusieurs. C’est une forme d’acharnement, car il y a des fils entortillés et on voit les coups donnés sur les boules. Ce n’est pas le vent qui a fait ça. C’est un geste volontaire et c’est malheureux puisqu’il n’y a rien à l’épreuve des vandales », soutient la femme.
Même si elle souhaite offrir ses créations aux lieux publics, l’artiste redoute les vandales depuis l’installation de ses projets. « Mes œuvres sont éphémères, elles ont donc d’entrée de jeu une vie plus courte. Commettre des actes de destruction sur l’art, c’est appauvrir ce qui s’offre au monde et ça permet à moins de gens d’entrer en relation avec ce qui est exposé », réfléchit Tamara Anna Koziej.
Éviter le vandalisme
Selon la directrice de Culture Saguenay–Lac-Saint-Jean, Gabrielle Desbiens, la sensibilisation à l’art et la médiation culturelle sont souvent les meilleures manières d’éviter le vandalisme. « La solution n’est pas de mettre un périmètre de sécurité. Souvent, c’est le rôle des municipalités d’assurer que des mesures soient en place pour limiter les bris. En montrant à la population comment l’art peut créer des paysages surprenants et embellir le milieu, on peut déjà rendre les gens plus sensibles à ce qui s’offre à eux », soumet-elle.
Tamara Anna Koziej maintient, même après avoir vu son travail détruit, que l’art éphémère a sa place dans les villes. Elle explique que c’est en multipliant les expositions dans le quotidien des gens et en sensibilisant dans les écoles que les actes de vandalisme diminueront.