Effets à long terme du vapotage | Rien n’est prouvé
Pour le moment, il demeure impossible de déterminer les effets à long terme de l’utilisation de la cigarette électronique sur la santé et ainsi, d’affirmer que celle-ci est plus ou moins dommageable que la cigarette. C’est ce qu’a conclu le panel d’experts invité au Bar des sciences : On papote sur le vapotage, une discussion bisannuelle propulsée par le Centre intersectoriel en santé durable (CISD) de l’UQAC.
Dans les derniers mois, deux cas de maladie pulmonaire liée au vapotage ont été répertoriés au Québec. Toutefois, comme le phénomène est tout récent, il est seulement possible de déterminer ses effets à court terme. «Il n’y a aucune recherche qui démontre quoi que ce soit de clair à l’heure actuelle», déclare le pneumologue au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Dr Paul Bégin.
Garder le consommateur en laisse
La cigarette électronique, qui avait pour mission au départ d’aider à la cessation tabagique, apporte plutôt son lot de problèmes et peut engendrer une dépendance à la nicotine, selon le professeur à la Faculté de médecine de l’Université Laval et chercheur au Centre de recherche de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec, Dr Mathieu Morissette. «Les gens qui vapotent ont accès à des taux de nicotine extrêmement élevés, ce qui augmente terriblement la difficulté du sevrage», explique-t-il.
L’ajout d’huile de cannabis (THC) au liquide à vapoter tout comme l’acétate de vitamine E serait très dangereux à l’inhalation. Pour l’instant, il s’agit de la cause la plus connue au niveau des maladies pulmonaires dues au vapotage. Les symptômes suivants seraient à surveiller : la toux, un essoufflement ou une douleur thoracique.
Un médium pour connecter?
«Tout comme l’alcool ou le café, le vapotage a un effet rassembleur, ajoute Dr Morissette. Les jeunes se rejoignent dehors des écoles secondaires pour vapoter et les adultes fument ensemble même quand il fait -30°C à l’extérieur.» Lors de la discussion, les experts se sont entendus pour dire qu’il s’agit d’un phénomène d’influence. Malgré la législation québécoise qui empêche la publicité pour ce type de produit, les jeunes ne sont pas à l’abris de la tentation.
«Si vous vapotez, vapotez moins. Si vous souhaitez ajouter quoi que ce soit dans votre vapoteuse, allez dans un magasin spécialisé», conclut Dr Morissette.