Vapoteuse : la nicotine synthétique, plus dangereuse que certains ne le pensent

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Les liquides synthétiques de cigarettes électroniques provoquent une même sensation euphorique que les substances autrefois légales de 50 et 60 mg/ml de nicotine. (Photo : Mély-Anne Dupuis)

Bannis depuis le 23 juillet 2021, les liquides de cigarettes électroniques dont la concentration en nicotine est supérieure à 20 mg/ml manquent aux consommateurs. Récemment, une alternative synthétique a été mise sur le marché pour contourner la réglementation fédérale. Pourtant, ces nouveaux concentrés qui incitent les jeunes à réduire leur addiction à la nicotine sont loin d’être aussi « naturels » que ce qu’en dit leur descriptif promotionnel.

Ces nouvelles mesures, établies en premier lieu pour diminuer l’exposition aux produits chimiques et la dépendance à la nicotine auprès des adolescents, sont très nuisibles pour la santé, voire plus qu’avant. Une spécialiste de la ligne J’arrête, Aliénor, qui n’a pas voulu dévoiler son nom de famille pour des raisons de confidentialité, révèle que les dispositifs connectés aux cigarettes électroniques contiennent une quantité importante de nicotine, ce qui provoque non seulement la surstimulation du corps complet, mais aussi l’accélération du rythme sanguin et cardiaque.

L’intervenante estime que cette alternative représente des risques plus dommageables pour la santé. « Tous les produits synthétiques utilisent des ingrédients non naturels qui peuvent être nocifs. Une nicotine synthétique sans tabac implique de nombreux produits chimiques comme l’éthanol, la niacine ou même l’acide sulfurique », a précisé la dame.

Pour le gérant de Popavape à Jonquière, Félix Cantin, la vente de ces nouveaux produits est un incontournable pour la rentabilité de son magasin. « Les clients veulent plus de synthétique dérivée de tabac que du BOLD, un mélange hybride de nicotine de sel et de Freebase (nicotine à pH élevé). Le 20 mg de synthétique est le seul à donner l’effet de high de 50 », a déclaré M. Cantin. D’après lui, il est impossible d’identifier les effets à long terme reliés au synthétique puisque cette méthode est sortie trop récemment sur le marché.

Selon Aliénor, le vapotage de tabac encore légal à ce jour est une décision gouvernementale qui porte à la confusion auprès des employés de l’État comme elle. « Dans les liquides hybrides, il y a seulement de la nicotine et d’autres substances chimiques pour créer la fumée alors que dans les synthétiques, il y a de la nicotine et du tabac chauffé…c’est cancérigène! », a-t-elle indiqué d’emblée.

Quant à la question de la légalité, la spécialiste croit que l’indice élevé de toxicité a été gravement négligé et que les gains économiques ont été priorisés face à l’aspect santé. « Il y a de l’argent à se faire, pour les fabricants de cigarettes et pour le gouvernement qui récolte de l’argent sur les taxes », a-t-elle avancé.

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