Dépression saisonnière | Moins de lumière, plus le goût d’hiberner

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Le mois de novembre est désormais bien installé et la lumière se fait de plus en plus rare. Vous avez peut-être le moral à plat? Ne vous inquiétez pas, vous n’êtes pas le seul. De nombreuses personnes souffrent du manque d’énergie à l’arrivée de l’hiver.

La luminothérapie aide à récupérer les heures de lumière en moins l’hiver.

Même si plusieurs Canadiens accueillent durement la nouvelle saison, selon plusieurs études, seulement près de 3 % d’entre eux ressentent des effets plus profonds à la suite de ce changement et la majorité des personnes touchées sont des femmes. C’est ce qu’on appelle la dépression saisonnière ou le trouble affectif saisonnier.

«Les symptômes de la dépression saisonnière sont plus atypiques que ceux de la dépression. On a plus faim, on prend du poids et on a vraiment envie de dormir plus longtemps. C’est comme si on voulait hiberner. D’ailleurs, on remarque cette même caractéristique chez les mammifères qui hibernent», a souligné l’omnipraticienne, Dre Nathalia Vo, en entrevue à l’émission Salut Bonjour le 3 novembre dernier.

Que se passe-t-il?

Toujours selon Dre Vo, la lumière joue un rôle très important dans la régulation de l’horloge biologique. À la fin de l’automne le soleil est présent moins longtemps, le corps absorbe moins de rayons lumineux. À la mi-novembre, selon le Conseil national de recherches du Canada, le soleil n’est présent que pendant neuf heures. Alors que l’été, le corps peut profiter de près du double des heures d’ensoleillement, soit environ 16 heures.

Lorsque le soleil se couche, le corps produit de la mélatonine qui s’occupe des cycles d’éveil-sommeil. Comme les rayons du soleil disparaissent plus tôt, le corps s’endort plus tôt. Et c’est le même principe au lever selon Dre Vo. Lorsqu’on se lève et qu’il fait encore noir, les gens plus sujets à la dépression saisonnière ont de la difficulté à contrer les effets de la mélatonine et à produire de la sérotonine ou «hormone du bonheur», pour que leur corps se réveille.

Éviter la déprime

«Les habitudes de vie doivent être améliorées pour contrer le phénomène. Ça passe d’abord par le sommeil et l’alimentation», a mentionné le psychologue clinicien Jean-François Boivin.

Il est conseillé d’augmenter son apport en Oméga-3 pour contrer la dépression saisonnière. Un taux sanguin élevé en Oméga-3 permet de réduire les symptômes dépressifs. Pour s’assurer d’en avoir suffisamment, il suffit d’augmenter sa consommation de poissons gras, de légumes et de fruits d’après le site de Doctissimo Nutrition. La pharmacienne Sophie Tremblay n’est cependant pas certaine quant à l’efficacité des suppléments d’Oméga-3. «Ça ne remplace jamais une médication pour dépression, mais pourrait, si le patient le souhaite vraiment, être plutôt ajouté au médicament», a éclairci Mme Tremblay.

La luminothérapie est aussi une excellente façon d’éviter la dépression saisonnière. «Ça fonctionne en mimant les heures de lumière en moins durant l’hiver. Dès que la luminosité diminue en septembre, il faut débuter en s’exposant à une lampe de luminothérapie environ 30 minutes par jour durant toute la période hivernale», a précisé la pharmacienne.

La professeure au département de psychologie de l’Université de Montréal, Dre Julie Carrier, a pour sa part une solution plus naturelle, soit celle de profiter de la lumière.

«S’exposer le plus possible à la lumière va aider l’horloge biologique à se resynchroniser. Même s’il ne fait pas beau, il faut aller dehors. Il faut vivre dans la lumière», a expliqué la professeure.

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