Promotion Saguenay | Montant de 42 000 $ pour «l’acceptation sociale» des grands projets
Une résolution visant à octroyer un montant de 42 000$ à la firme de relations publiques TACT pour aider à «l’acceptabilité sociale» des grands projets a été votée à l’unanimité par l’organisme Promotion Saguenay en juin dernier.
L’information, dévoilée par le Quotidien, a été tirée d’un procès-verbal de Promotion Saguenay. L’organisme saguenéen a en effet jugé avoir besoin «d’un accompagnement dans l’acceptabilité sociale des grands projets».
Cela n’est «pas problématique en soi», selon le directeur général de Promotion Saguenay, Patrick Bérubé. «Le terme [acceptabilité sociale] est mal choisi. On veut développer l’économie de Saguenay et attirer des projets dans la région. Tout ce qu’on souhaite faire, c’est de donner au positif une tribune», explique-t-il.
Cela peut également faire partie des rôles de l’organisme, croit le directeur. «Si les projets sont bons économiquement pour notre ville, c’est en partie notre mandat d’en faire la promotion.»
Une opinion qui n’est pas partagée par le conseiller du district 8 et membre du comité d’administration de Promotion Saguenay, Jean-Marc Crevier. «Non, je ne crois pas que ça fait partie de notre mandat, de soutenir les grandes entreprises privées.»
Cependant, M. Crevier croit que l’objectif n’était pas le même à l’origine: «On a parlé d’embaucher une firme pour voir au départ l’orientation de Promotion Saguenay. À l’intérieur de ça, on voulait faire un sondage auprès de la population. Ils ont fait un tas de questionnements à la grandeur de Saguenay pour essayer de voir ce que les gens voulaient avoir comme développement.»
La création du mouvement Je crois en ma région dans ce contexte n’est cependant pas nié par M. Crevier. «C’est sûr que par après, en arrière de tout ça, il s’est rattaché l’histoire ”Je crois en ma région”. Ça se peut que ça vienne de [la firme TACT] aussi.»
Des conseillers laissés dans l’ombre
Des questionnements ont été émis par la présidente de l’arrondissement de Jonquière, Julie Dufour, ainsi que par le conseiller du district 4, Kevin Armstrong, par rapport à l’implication de Promotion Saguenay dans le mouvement.
M. Armstrong croit ainsi que la Ville ne devrait pas prendre position sur les projets. «On a un certain devoir de neutralité vis-à-vis des promoteurs des projets. Je vais poser plusieurs questions par rapport à ça, ça m’a l’air questionnable», avance-t-il.
Même son de cloche de la part de Mme Dufour, qui compare cela à du lobbying. «Ça soulève éthiquement un très haut questionnement. Est-ce qu’on est rendu à faire du lobby chez Promotion Saguenay pour les grandes entreprises?»
Elle pense également qu’il faut rester «très prudent». «C’est effectivement notre bras droit d’économie, dans le périmètre comptable de la ville. Je suis un peu étonnée de cette résolution unanime», a énoncé la présidente de l’arrondissement de Jonquière.
Mme Dufour exprime un certain malaise face à la décision. «On n’est pas au courant de toutes les décisions qui se prennent à la grandeur de la ville, exprime-elle. Mais celle-là est drôlement importante, quand on pense qu’avec les grands projets, il y a beaucoup de controverse; il y a des études qui ne sont pas finies non plus, il y a le BAPE qui s’en vient aussi bientôt, c’est très malaisant de s’apercevoir six ou sept mois plus tard qu’il y a eu un mandat donné sur l’acceptabilité sociale.»