Réforme du mode de scrutin | Des «modifications importantes» exigées
Le directeur général du Mouvement démocratie nouvelle (MDN), Jean-Sébastien Dufresne, n’est pas satisfait du projet de loi 39 déposé en octobre à l’Assemblée nationale portant sur la réforme du mode de scrutin. Il estime que des «modifications importantes» doivent être apportées au projet de loi.
Trois enjeux majeurs présentés dans le projet de loi préoccupent le directeur général du mouvement.
Alors que le premier ministre du Québec, François Legault, s’est engagé à réformer le mode de scrutin, le projet de loi ne respecte pas entièrement cet engagement, puisque M. Legault prévoit tenir un référendum lors de la période électorale en 2022 pour que la population décide si elle veut ou non une réforme au mode de scrutin actuel.
«Le plus gros enjeu, c’est la question du processus, c’est-à-dire le référendum. On trouve que c’est un peu une échappatoire pour le gouvernement puisqu’il n’a jamais été question d’un référendum [lors de l’entente trans-partisane signée en 2018 par la Coalition Avenir Québec (CAQ), le Parti québécois (PQ), Québec solidaire (QS) et le Parti vert du Québec (PVQ)]», a-t-il mentionné après sa conférence présentée à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), jeudi.
Le directeur général a également indiqué que la CAQ a caché une «prime aux vainqueurs» dans son projet de loi, permettant ainsi à un parti d’obtenir un siège de plus, même s’il obtient déjà la majorité des sièges au sein d’une circonscription.
«Le fait qu’un parti qui a obtenu le plus de sièges dans une région obtienne un siège de plus dans les régions où il a le mieux performé est inacceptable pour nous parce que ça va à l’encontre de la proportionnalité et ça permettrait à un parti d’être majoritaire sans avoir obtenu la majorité des votes», a-t-il poursuivi.
Avec un mode de scrutin mixte avec compensation régionale, tel que proposé par le gouvernement caquiste, il y aurait une meilleure représentation de la volonté populaire. Il y aurait également deux bulletins de votes pour déterminer les députés, le premier étant pour déterminer le député dans la région et le deuxième pour voter pour un parti plutôt qu’un individu. Ainsi, la population n’aurait plus à faire le «choix déchirant» de choisir entre un député qui «fait bien son travail et l’idéologie d’un parti».
Le MDN souhaite que les modifications espérées soit faites d’ici le référendum qui devrait se tenir en 2022.