Des réunions virtuelles pour échanger sur le commerce local et responsable

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La première journée des Rendez-vous de co-création – marchés publics et marchés fermiers sur le territoire de la MRC du Fjord-du-Saguenay a accueilli près d’une cinquantaine de participants. Des rendez-vous qui visent à créer, réfléchir et échanger avec des producteurs et des acteurs de la région.

Le nombre de marchés publics au Québec n’a cessé d’augmenter pour finalement atteindre le chiffre de 132 marchés en 2020.

La demande de manger local, responsable et bio augmente de plus en plus. En 2019, 60 % des Québécois se sont tournés vers la consommation locale responsable, et 58.8 % déclarent acheter fréquemment local et frais, selon les chiffres de l’association Zone Boréale. Une réalité prise en compte par cette dernière dont le but est de promouvoir le terroir et la culture culinaire du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Pour organiser les Rendez-vous de co-création, la MRC s’est associée à Zone Boréale, à la Table agroalimentaire du Saguenay-Lac-Saint-Jean, au groupe Agéco et à l’Association des marchés publics du Québec (AMPQ). Le but de cette première réunion, tenue mardi, était d’exposer l’historique des marchés publics et fermiers de la région, de présenter des méthodes de commercialisation responsable de proximité ou encore de donner des conseils pour les municipalités qui souhaiteraient accueillir un marché public.

La seconde réunion, qui se tiendra mercredi de 10 h à 12 h, se concentrera principalement sur un exercice pratique avec des ateliers de co-création de commerce de proximité, local et responsable. « Ces réunions sont aussi là pour rappeler qu’on est ouvert à accompagner des projets », a tenu à rappeler l’organisateur du projet et aménagiste régional, Franck Tremblay. Elles sont ouvertes au public et gratuites.

 

Portraits d’acteurs de la région

Afin de présenter la réalité et les défis d’un producteur ou d’un transformateur de la région, les organisateurs ont proposé un panel de discussion entre quatre acteurs de la région. Ils étaient venus parler de leurs méthodes de commercialisation en circuit court, de quels aspects ils appréciaient dans leur métier, ou encore donner des conseils pour quiconque souhaiterait se lancer dans l’aventure.

Ainsi, le directeur général adjoint et responsable du développement à Saint-Gédéon, Alexandre Garon, estime que « les marchés publics sont complémentaires pour les commerces de proximité de ville. Ils amènent une recrudescence de l’achalandage dans les magasins puisque les citoyens viennent compléter leurs achats. »

Des initiatives moins répandues ont également été mises de l’avant, notamment le système de kiosque et de paniers en libre-service d’un maraîcher de Saint-Fulgence, Adrien Belkin. « J’ai moins de gestion. Les gens prennent ce qu’ils veulent, ils ont du choix. Ils me disent ce qu’ils prennent puis je le déduis de la somme qu’ils m’ont versée en début d’année », a-t-il expliqué.

Le président de l’AMPQ, Jean-Nick Trudel considère que les marchés publics sont une dépense pour la municipalité, mais une dépense pour le mieux-vivre ensemble. « Une municipalité va libérer des ressources pour ses exposants, prêter des équipements par exemple », continue Alexandre Gagnon. « Ça peut donner un boost économique », a poursuivi le président de l’AMPQ.

Une autre forme de manger local et responsable est le locavorisme, un mouvement prônant la consommation de nourriture produite dans un rayon allant de 100 à 200 kilomètres maximum.

Le commerce en ligne, une menace ?

Pour certains producteurs comme Adrien Belkin, « le commerce en ligne [total] n’est pas une option », même s’il admet que ça peut quand même fonctionner et qu’il utilise lui-même cette méthode à petites doses. Pour le directeur de Fleur Maltais à Chicoutimi, Dominic Maltais, le commerce en ligne ne répond pas forcément aux besoins de la population. « On avait une plateforme où on gérait tout. Au début, ça marchait bien, mais au fur et à mesure, les commandes sont tombées à zéro. On s’est rendu compte que les gens préféraient venir sur place. C’était un bon supplément, mais les gens voulaient sortir » a-t-il partagé.

Jean-Nick Trudel et Alexandre Garon sont sur la même longueur d’onde concernant les marchés virtuels. « Les marchés publics sont des commerces essentiels, mais le marché virtuel peut être utile aussi, il peut être un outil pour compléter le marché public », a soutenu le président de l’AMPQ.

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