Problèmes de santé mentale: les entrepreneurs encore plus touchés
Selon une étude de l’Association canadienne pour la santé mentale, présentée à l’occasion d’un événement tenu mardi par la Chambre de commerce et d’industrie Saguenay-Le Fjord, les entrepreneurs avaient plus de problèmes de santé mentale que le reste de la population avant même la pandémie. Actuellement, seulement 6 % d’entre eux demandent de l’aide professionnelle contrairement à 20 % pour la population générale.
Dans 36 % des cas, ces entrepreneurs refusent d’avoir recours à des services d’aide par crainte des répercussions sur leur entreprise ou sur leur réputation.
Problèmes de santé mentale ou pas, la pandémie a créé des angoisses supplémentaires pour les entrepreneurs régionaux. Le directeur général du Festival des Bières du Monde de Saguenay et du Festival International des Rythmes du Monde de Saguenay, Robert Hakim, a vu tous ses projets s’écrouler sous ses yeux. « J’ai eu une période de découragement. J’avais l’impression que l’édifice était en train de s’écrouler. Je me suis demandé si tout était fini, a-t-il avoué lors d’un panel de discussion avec d’autres entrepreneurs. Il y a des gens qui travaillent pour nous depuis plus de 15 ans et il a fallu les mettre à pied. »
Même constat dans le secteur de la restauration. « Il a fallu faire 810 mises à pied temporaires. Quand tu arrives le soir et que tu t’assoies dans ton bureau, c’est là que ça frappe », se rappelle avec émotion le président de Groupe DRESTO, Charles A. Gagnon. Mais des inquiétudes persistent. « On est inquiets à savoir si nos employés vont revenir. En restauration, on est touchés par une pénurie de main-d’oeuvre depuis 2015 », ajoute M. Gagnon.
Bien que tous les entrepreneurs aient subi les contrecoups de la pandémie, ce sont les femmes et les jeunes entrepreneurs qui sont davantage touchés par des problèmes de santé mentale.
La directrice générale de l’entreprise d’entretien ménager Lachance & Gravel, Annick Lachance-Gravel, a bien constaté les difficultés causées par la pandémie. « Quand on est une jeune entreprise et qu’on n’a pas beaucoup d’argent de côté, c’est très difficile », a-t-elle laissé savoir.