30 000 artéfacts découverts à Mashteuiatsh
Près de 30 000 artéfacts ont été déterrés lors de deux campagnes de fouilles réalisées sur les berges du Pekuakami. La première s’est déroulée à l’automne 2017 et la deuxième à l’été 2020. De belles découvertes pour la communauté de Mashteuiatsh.
Afin de souligner la Semaine du patrimoine, la Société d’histoire et d’archéologie de Mashteuiatsh (SHAM) a tenu une conférence en ligne, mercredi soir, pour présenter ses trouvailles archéologiques.
Un magasin construit par la Compagnie de la Baie d’Hudson en 1965 a été démoli en 2017, car il était inoccupé depuis plusieurs années. Lors du retrait des fondations, des objets ont été trouvés, notamment une hache vieille de 5 000 ans. Ces découvertes ont amené des archéologues à vouloir fouiller davantage le site.
Ils ont commencé par faire une campagne d’inventaire, permettant de déterrer 432 vestiges. « On a trouvé plusieurs matériaux, donc on s’est dit que ça valait la peine d’explorer plus en profondeur l’endroit », a expliqué l’archéologue Hélèna Delaunière.
Périodes de fouilles
Par après, une collaboration entre Pekuakamiulnuatsh Takuhikan, la SHAM et l’UQAC a permis une première campagne de fouilles. L’équipe était composée majoritairement de la communauté de Mashteuiatsh. Plus de 20 000 artéfacts ont été découverts en un mois, car l’endroit était intact, une rareté lorsqu’un lieu est près des berges. Les recherches ont finalement dû se terminer en raison d’un manque de temps. « On a pris les dispositions nécessaires dans l’objectif de revenir éventuellement fouiller les niveaux plus anciens », a exprimé Mme Delaunière.
La seconde campagne s’est déroulée en 2020. « On a décidé d’agrandir le site pour voir s’il y avait des objets plus anciens autour. Ça m’a pris deux semaines pour en trouver », a raconté l’archéologue Noémie Plourde. Les sols étant sablonneux, avec le gel et le dégel, les vestiges s’enfoncent, les rendant plus difficiles à déterrer.
Les archéologues ont découvert des foyers contenant, entre autres, des fragments de verre et des outils. Tout porte à croire qu’ils datent de milliers d’années, car les composantes de ces artéfacts donnent une bonne indication de la période de construction du site. De plus, ils ont trouvé une immense quantité de calcédoine, une matière première utilisée par les Premières Nations pour tailler leurs outils.
La communauté au sein du projet
« Grâce aux fouilles, on s’est rendu compte que le site était un lieu de traditions, de rencontres et de partages », a exprimé Mme Delaunière. Par son emplacement au cœur de la communauté, il a une importance pour cette dernière. Les habitants viennent voir comment avancent les travaux et veulent être au courant des découvertes.
La SHAM souhaite créer un laboratoire afin d’être autonome sur le plan archéologique. Aussi, elle espère pouvoir rapatrier ses anciennes collections afin de les intégrer à celle-ci, car tous les objets déterrés en 2020 sont restés dans la communauté. Habituellement, ils sont envoyés à l’UQAC afin d’être analysés.