Place des femmes en sciences : Des iniquités à réparer

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La chercheuse Catherine Laprise considère que les femmes sont encore trop peu présentes au sein de postes de direction scientifique. Photo : Coralie Laplante

La place des femmes dans le domaine des sciences est encore très inégale à celle des hommes. C’est ce qu’a expliqué la professeure-chercheuse Catherine Laprise lors d’une conférence virtuelle organisée par l’Université du Québec à Chicoutimi, jeudi, en compagnie de plusieurs panélistes.

 « Souvent sur des comités de gouvernance, je suis la seule femme. Actuellement, il n’y en a qu’un seul sur lequel je siège où nous sommes deux femmes », a déclaré Mme Laprise.

La directrice du Centre intersectoriel en santé durable de l’UQAC (CISD) a expliqué que la place des femmes dans le domaine des sciences s’est agrandie dans les dernières années. Elle précise cependant que peu de personnes de la gent féminine occupent des postes de direction ou de nature décisionnelle.

Catherine Laprise perçoit aussi que les femmes ont tendance à avoir moins confiance en leurs capacités de réussir dans le domaine des sciences. « Pour avoir encadré 60 étudiantes à la maîtrise, il y en a 52 qui m’ont dit qu’elles ne feront rien en lien avec les sciences par la suite, parce qu’elles croient qu’elles ne seront pas capables », a confié la professeure.

Il s’agit d’une thèse partagée par une étudiante à la maîtrise en sciences cliniques et biomédicales, Joanie Bouchard. La jeune fille a entrepris des études scientifiques après des années à œuvrer en sciences humaines, car elle n’avait pas suffisamment confiance en elle.

Mme Laprise a aussi souligné que des iniquités demeurent entre le salaire des hommes et des femmes dans plusieurs domaines d’emploi.

Démystifier le métier de chercheuse

« Juste de faire connaître le milieu des sciences aux jeunes, ce serait déjà une bonne étape, parce que c’est un peu hermétique comme milieu », a lancé la chercheuse au CISD, Isabelle Côté.

Sa collègue Catherine Laprise a renchéri, en disant qu’« être chercheuse est encore atypique ». Elle croit que le domaine des sciences est cependant accessible à tous. « Plus il y a de diversité en sciences, meilleur le milieu sera », a-t-elle déclaré.

Une initiative étudiante à surveiller

Mme Laprise a mis de l’avant l’importance du partage des connaissances scientifiques, notamment dans les médias. Elle a félicité un projet réalisé par des étudiantes en sciences fondamentales à l’UQAC.

Un groupe de jeunes scientifiques, dirigé par Joanie Bouchard, produit actuellement une série intitulée Lumière sur les Femmes en sciences. Les épisodes mettront en vedette des parcours de femmes qui ont marqué le milieu scientifique ou qui y œuvrent toujours.

La série sera disponible sur les ondes de MAtv Saguenay-Lac-Saint-Jean au début de l’été.

 

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