Bunbitos démystifie le graffiti
« Une œuvre d’art éphémère. » C’est de cette façon que l’artiste urbain régional Bunbitos présente les graffitis. Un changement de mentalités s’effectue déjà depuis quelques années par rapport à la vision du graffiti dans les villes grâce aux artistes qui sortent de l’ombre.
Le «street art », soit l’art urbain, fait partie du paysage, et ce, depuis longtemps. Ce dernier a été et est toujours mal vu par certains citoyens. « C’est peut-être parce que les gens vont trop vite et qu’ils ne prennent pas le temps de s’arrêter pour regarder les graffitis, mais il y a vraiment de belles pièces », a expliqué Bunbitos, de son vrai nom, Lucas Lajoie.
L’artiste peint la majorité du temps à l’extérieur, dans des coins plus reculés entourés d’autres graffitis. « Je peins sur des murs qui sont autorisés, donc la ville vient les repeindre aux trois à quatre mois, donc ça fait un roulement », a précisé Bunbitos. Le projet de Bunbitos, qui est d’ailleurs le fils de l’artiste saguenéenne Kristine Girard, consiste à transposer l’art urbain en galerie. « Pour créer mon canevas, je peins une partie du mur de béton, d’un viaduc ou autre mur autorisé en blanc et j’appose un ou deux tableaux blancs [sur le mur] », a raconté d’un ton passionné l’artiste régional. Par la suite il se laisse inspirer par ce qui l’entoure et créée des murales uniques. Une fois son œuvre terminée, il ramasse ses tableaux et les expose en galerie.
Dans la région, quelques endroits ont été ciblés par le passé, comme l’autogare à Chicoutimi. « Le programme Art pression cible chaque année des endroits où les personnes intéressées peuvent créer des murales », a expliqué le conseiller en relations médias et numériques pour Ville de Saguenay, Dominic Arsenau. C’est d’ailleurs le cas du pavillon de la piscine du parc Rosaire-Gauthier, qui affiche une murale créée en partenariat avec ce programme. « Ça permet aux jeunes et aux moins jeunes d’embellir le paysage urbain et par le fait même, de réduire les tags, le vandalisme », a-t-il ajouté.
Pour Lucas Lajoie, les graffitis agissent comme une grande œuvre d’art. « Je pense que ça donne vraiment un beau look à une ville. C’est vivant, ça donne un air jeune. Bref, c’est tout sauf de la pollution visuelle », a déclaré le jeune homme. Celui-ci demeure actuellement à Sherbrooke, mais il envisage un retour au Saguenay pour des projets artistiques.