Winterreise, entre lyrisme et danse contemporaine

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Francis Perron, Emmanuel Hasler et José Navas ont joué Winterreise pour la première fois devant du public mardi à Jonquière.
Photo : Justin Escalier

Première réussie pour le danseur contemporain de la troupe Flak José Navas, qui a joué pour la première fois depuis le début de la pandémie. Devant une centaine de personnes complètement conquises de la salle Pierrette-Gaudreault, le soliste s’est livré pendant près d’une heure et demie sur la musique du lied Winterreise de Franz Schubert, accompagné par le pianiste Francis Perron et le ténor Emmanuel Hasler.

Le lied, un chant germanique généralement accompagné par un piano, qui sert de pièce maitresse à la création des artistes, raconte les pérégrinations d’un homme perdu au cœur de l’hiver au travers de 24 actes regroupés par cycles de quatre.  

Tantôt mélancolique, tantôt déchainé, le danseur et chorégraphe d’origine vénézuélienne se laisse aller à ses émotions les plus primaires au gré des notes de musique de Franz Schubert, qui n’étaient pas destinées à l’origine à servir de support à la danse. Il faut saluer le travail de la chorégraphie. Débutée avant la pandémie de Covid, cette création a accompagné José Navas dans certaines épreuves qu’il a dû traverser, notamment le décès de ses deux parents à tout juste un an d’intervalle. « Ce voyage m’a fait ressentir de la nostalgie, de la solitude », confie-il. Pour lui, cette musique est capable de toucher tout le monde à un niveau très profond, ce qui a rendu le travail de création de la chorégraphie difficile car il ne fallait pas dénaturer l’œuvre original.  

Mais cette adaptation de Winterreise n’est pas qu’un travail de danseur. Que ce soit pour le pianiste Francis Perron ou le ténor Emmanuel Hasler, si le danseur est bien au cœur de l’œuvre tel une pièce maitresse, chaque entité bouge et vit en harmonie. Pour eux aussi, cette œuvre est un symbole, une pièce majeure pour tout pianiste ou chanteur qui se respecte. Francis Fortin, qui la joue depuis près de 25 ans, avoue que « la danse rend l’œuvre encore plus grande ».  

C’était aussi une première pour le théâtre La Rubrique, qui avait plutôt l’habitude de programmer José Navas dans ses créations solo et qui a profité du projet Objectif Danse mis en place par le réseau Objectif Scène. La prochaine étape de ce projet sera le 11 novembre avec le spectacle Syntonie.  

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