S’entraîner malgré tous les défis
Claudia Duchesne et Dominic Morin n’ont laissé ni leur fauteuil roulant ni la difficulté de trouver un lieu adapté freiner leur envie de rester actif. Ils ont tous les deux trouvé un gym dans lequel ils se sentent bien à Chicoutimi.
Paralysée du dessous de la poitrine jusqu’au bout des orteils, Claudia Duchesne souhaite conserver la forme le plus possible. C’est au Engrenage – biomécanique générale de Chicoutimi qu’elle a trouvé son bonheur. La salle de sport privée propose des entrainements de groupe. Avant de perdre l’usage de ses jambes en 2016, la Chicoutimienne avait déjà expérimenté des groupes de ce genre, ce qu’elle avait particulièrement aimé.
« Quand je suis devenue paraplégique, j’ai recherché cet effet de groupe. Je savais qu’il y avait un Énergie cardio près de chez moi, mais il est au deuxième étage alors je n’ai pas cherché à savoir s’il y a un ascenseur. C’est par hasard que je suis tombée sur une vidéo d’Engrenage et ça m’a tout de suite interpellée », raconte la femme.
La salle de sport est adaptée pour les déplacements de Claudia, seul le seuil de porte trop haut à l’entrée pourrait poser un problème, mais puisqu’elle est toujours accompagnée, elle peut s’en accommoder.
Elle aime aussi la façon de penser des entraîneurs.
« Pour eux, chaque personne a une limitation, donc ce n’est pas plus difficile pour moi qui est paraplégique que pour l’autre personne qui s’est brisée la cheville. Je ne sens pas que c’est chiant pour eux, c’est juste un nouveau défi », confie-t-elle.
Selon elle, son entraîneur ne considère pas qu’il est plus complexe de trouver comment remplacer un squat pour elle que pour quelqu’un qui a mal à un genou.
Quant à lui, Dominic Morin s’entraine depuis maintenant 11 ans. Actuellement, c’est au Éconofitness de Chicoutimi que l’homme se rend plusieurs fois par semaine pour faire son sport.
« Je n’ai pas de difficulté à me déplacer dans le gym et les gens sont très gentils. Ils sont là pour m’aider si j’ai besoin », explique l’homme, qui n’est pas capable d’atteindre les appareils trop hauts.
L’homme estime que le Éconofitness est bien adapté pour sa situation. Le seul désagrément, c’est qu’il doit passer par la sortie de secours pour avoir accès au gym, ce qui déclenche une alarme stridente.
« Au début, ça m’énervait et j’avais peur de devoir payer plus cher pour passer par la porte de secours. Maintenant, ça ne me dérange plus vraiment », précise-t-il.
Pour sa part, Claudia Duchesne ne se verrait pas s’entrainer au gym de Dominic en raison de l’alarme qui attire beaucoup trop l’attention.
Ils s’entendent pour dire que les bienfaits sont plus nombreux que les désagréments liés à l’accessibilité des édifices.
« Je ressens un bien-être mental, physique et un sentiment d’accomplissement. Ça m’aide à normaliser ma vie parce que je peux faire les mêmes choses que tout le monde, dont m’entrainer », assure Claudia Duchesne.
Pour Dominic Morin c’est le fait d’être entouré qui le rend heureux.
« Avec la pandémie, ça fait du bien aller au gym, ça me permet de sortir de la maison. On est resté trop longtemps enfermé. La salle de sport me permet de me défouler à ma façon ».