Sport-études et concentrations : un équilibre est primordial

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Des étudiants en sport-étude s'entraînent à la Polyvalente Arvida.
Des étudiants en sport-étude s'entraînent à la Polyvalente Arvida.

En plus de pratiquer leur sport chaque semaine, les athlètes en concentration et en sport-étude font aussi de l’entrainement en salle spécifique à leur sport. (Photo: Cassandre Baillargeon)

Avec près de 25 % de leur temps scolaire hebdomadaire remplacé par un sport ou un art, les athlètes et les artistes des sports-études* et des concentrations peuvent se consacrer davantage à leur passion. Ces programmes leur permettent de devenir des humains à part entière, selon le coordonnateur à l’École polyvalente Arvida, Stéphane Riverin.  

« En secondaire 5, je laisse partir des adultes du futur qui sont épanouis de A à Z, pour qui l’arbre a fleuri au complet grâce au cheminement sport-études », affirme M. Riverin. 

L’enseignant en psychologie à l’UQAC, spécialisé en psychopathologie et en sport, Étienne Hébert, atteste que les concentrations et les sport-études favorisent le développement de compétences de vie telles qu’une bonne santé mentale, une bonne estime de soi, le développement de compétences relationnelles positives, de meilleures notes scolaires ainsi que le développement de compétences transversales comme le travail d’équipe, la résolution de problème et l’esprit d’équipe. 

La poursuite d’objectifs sportifs ou artistiques contribue aussi à améliorer la concentration et la persévérance, selon M. Hébert. Une plus grande diversification des stratégies d’apprentissage est également causée, étant donné ces artistes et ces athlètes étudiants vont utiliser plusieurs méthodes pour essayer de réussir lorsqu’ils n’arriveront pas à atteindre leur objectif.  

Un équilibre nécessaire 

« Il faut faire attention pour ne pas tomber dans le revers de la médaille, prévient l’enseignant à l’UQAC. Pour certains cela peut tomber dans le négatif comme c’est le cas pour les artistes ou les athlètes qui ne vont faire que leur sport ou leur art, qui n’auront plus rien en dehors et pour qui cela deviendra comme une espèce d’obsession. » 

Selon lui, il est nécessaire d’avoir un équilibre pour éviter les impacts négatifs d’un loisir comme l’anxiété de performance, les troubles alimentaires et les problèmes de dépression.  

Les autres effets néfastes possibles sont « la surspécialisation hâtive qui vient jouer un mauvais tour aux athlètes, l’accent mis sur la victoire et une recherche effrénée de la performance au détriment du plaisir », ajoute M. Hébert. 

Une surspécialisation à éviter 

Touchant majoritairement le domaine du sport, la surspécialisation reliée à une pratique régulière et intensive d’une même activité physique commence à être dénoncée par les fédérations sportives et le ministère de l’Éducation.  

« Il y a des blessures, qu’on voit maintenant chez les jeunes de 13-15 ans qui n’existaient pas il y a 20 ans, explique M. Hébert. L’épuisement sportif est aussi une conséquence directe. À partir de l’âge de 13 ans maintenant, les jeunes abandonnent la pratique sportive de façon importante. Ils ne sont plus capables de faire leur sport, parce qu’ils en font trop, c’est répétitif, c’est plate, ils n’ont plus de plaisir, pouf, ils arrêtent. »  

Le coordonnateur de l’École polyvalente Arvida, Stéphane Riverin, est bien au fait du problème et il a l’intention de travailler différemment avec les disciplines pour favoriser le multisport en collaborant « plus étroitement avec les organismes de sport et d’art pour aller dans ce sens-là. » 

*Un sport-études est reconnu par le ministère de l’Éducation et vise à créer une élite sportive. Des compétitions et une progression régionale, provinciale et internationale doivent aussi être possibles pour être considéré. Un sport-études est aussi régi par le ministère et doit entre autres être composé d’au moins 15 heures de sport par semaine. Une concentration regroupe ce qui n’est pas reconnu par le ministère et les modalités du programme sont établies par l’école.  

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