Fin de vie douloureuse pour des animaux de la région
« On n’a pas réussi à joindre quelqu’un. Le lendemain matin, Tom était mort dans sa cage ». Comme plusieurs autres propriétaires d’animaux de la région, Martine Boucher a eu la mauvaise surprise de découvrir qu’il est difficile voire impossible de voir un médecin vétérinaire dans la région en dehors des heures d’ouverture ou encore pendant les jours fériés.
Voir mourir son animal sans qu’il n’ait obtenu de soins n’est pas une situation unique. C’est ce qu’on peut constater sur la page Facebook qui regroupe près de 1000 personnes « Pour qu’il y ait en tout temps un.e vétérinaire d’urgence au Sag-lac », créée par Catherine Douesnard qui a elle aussi vécu une longue nuit cet été.
« Mon chien a fait une rencontre avec un porc-épic, il avait des épines partout, dans la gueule, sur la langue sur lui. Il y en avait près de 200. C’était de nuit, il n’y avait aucun vétérinaire de disponible », raconte-elle en se remémorant ce moment stressant.
L’histoire s’est plutôt bien terminée pour Catherine et son chien, ils ont pu voir un vétérinaire 10 heures plus tard en début de matinée. Bien que l’événement ait été douloureux pour Ti-loup, il n’y a pas trouvé la mort comme Tom.
Martine Boucher et sa cousine Sonia s’appellent tous les matins. Leur activité quotidienne, c’est de discuter de leurs perroquets, deux gris d’Afrique.
« Je viens d’avoir deux cancers, mon perroquet ça été ma bouée de secours. On les élève comme des enfants, ça amène de la joie et de la vie dans la maison », confie Martine Boucher.
Véritable film d’horreur lorsque les deux femmes ont tenté de joindre un vétérinaire le 11 octobre dernier lors de l’Action de grâces. Tom, le perroquet de Sonia ne va pas bien.
« On a appelé dans une dizaine de clinique pas juste dans la région, mais partout dans le Québec. On était prête à aller n’importe où pour sauver Tom », raconte avec émotion Martine Boucher.
Malheureusement, les deux femmes n’ont réussi à rejoindre personne dans la journée. Le lendemain matin Tom était mort.
« Nous l’avons fait analyser au centre hospitalier universitaire vétérinaire de Saint-Hyacinthe et on nous a assurés que si Tom avait vu un vétérinaire dans la journée il ne se serait pas mort. On aurait pu éviter tout ça », explique Martine Boucher.
C’est également dans des conditions douloureuses que Marie-Ève Paradis a dû dire au revoir à Nova, la chienne qu’elle avait depuis 13 ans et qui souffrait beaucoup.
« Tout ce qu’on voulait c’étaient les services d’un vétérinaire pour l’euthanasier, lui offrir une mort décente et sans douleur », dit Marie-Ève Paradis.
Après être tombé sur deux répondeurs et une clinique qui lui a dit qu’elle ne pouvait pas les prendre parce que ce n’était pas une urgence, Marie-Ève et sa famille ont dû se résoudre à regarder s’éteindre à petit feu Nova dans la souffrance.
« Ça été très difficile. J’ai pleuré toute la nuit avec elle. C’était douloureux de la voir souffrir, on savait qu’on allait perdre notre chien mais pas dans cet état-là », dit Marie-Ève Paradis.