Le marché de l’occasion : même pour son bal de finissants
Une séance de coiffure et de maquillage, des accessoires et surtout, la robe de bal parfaite pour souligner la fin de leurs études secondaires. De nombreuses dépenses qui poussent certaines finissantes à se ruer vers les friperies au détriment des particuliers qui essayent de vendre leur ancienne tenue sur des plateformes en ligne.
« Les deux bras m’ont tombé à terre lorsque j’ai vu qu’on avait vendu la majorité de nos robes en quelques semaines », confie la responsable du comptoir vestimentaire de la Maison de Quartier, Nicole Dubois. Alors que les robes de bal sont disponibles dans l’espace saisonnier depuis seulement la mi-février, la friperie a presque écoulé son stock datant de plus de trois ans.
Avec un prix d’environ 25 $ pour une robe, la chef d’équipe croit qu’elle aurait dû les afficher à des montants plus élevés. « On a mis les robes pas chères, parce qu’on ne pensait pas que ça allait fonctionner autant. Avec le recul, je me dis qu’on aurait pu monter les prix », affirme-t-elle.
L’une des caissières a remarqué que ce n’était pas uniquement des finissants qui sont à la recherche de ce type de robe. Elle ajoute que « les gens ont envie d’avoir une apparence soignée avec l’allègement des mesures sanitaires. Ils ne portent plus juste des robes pour les grandes occasions, comme les bals, les mariages et les baptêmes, mais également les soirées entre amis ».
Plateformes en ligne
Finissante de l’école secondaire de l’Odyssée Lafontaine / Dominique-Racine à Chicoutimi en 2017, Daphné Morin tente de vendre sa robe de bal depuis près de quatre ans. « Dès l’année suivante, j’ai décidé de la vendre, parce que je savais que je n’allais pas la reporter et qu’elle allait traîner dans la garde-robe », explique-t-elle.
La jeune femme de 22 ans savait que sa robe rose fuchsia avec un bustier brillant allait être difficile à revendre. « Ma robe n’est vraiment pas à la mode », souligne-t-elle en riant. Cependant, elle ne s’attendait pas à ce que soit aussi compliqué. À force d’en parler autour d’elle, et de mettre des annonces sur plusieurs plateformes telles que Kijiji et Marketplace, elle s’est découragée et a choisi de la garder.
De son côté, Ann-Renée Deschênes a vécu une situation similaire. « Je l’ai récemment remis en vente, mais, les gens sont moins intéressés à en acheter d’occasion avec la pandémie », admet-elle. Après cinq ans, cette dernière a décidé de se donner un ultimatum. Si elle ne réussit pas à la vendre de cette fois-ci, elle va donner sa robe à un organisme de la région.