L’exploitation sexuelle, « c’est pas un jeu » 

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La campagne se fait sur un compte Instagram, les pages respectives des CALACS ainsi que sur le microsite « C’est pas un jeu ». ( Photo: Léa Larouche)

La Maison ISA fait partie d’une offensive publicitaire provinciale lancée par les centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) destinée aux jeunes filles de 14 à 25 ans.  

La campagne « C’est pas un jeu » s’adresse à une clientèle à risque. « Ça fait quelques années qu’on est alerté par la question de l’exploitation sexuelle chez les jeunes filles et on a décidé d’agir pour passer un message social sur les risques de cette industrie-là », affirme la responsable des communications du CALACS Maison ISA, Maude Dessurault. 

 Dans le but d’informer les victimes, la campagne prend la forme de cinq capsules qui montrent les nombreuses façons d’entrer dans le milieu, mais aussi d’en sortir. On suit trois jeunes femmes qui ont eu des parcours différents, mais qui sont toutes devenues victimes d’exploitation sexuelle. « On a constaté que les filles ne sont pas au courant des dangers associés à offrir des services sexuels en ligne, par exemple, avec des photos intimes ou simplement en s’inscrivant sur des sites de rencontre », explique Mme Dessurault.  

 C’est le CALACS des Rivières qui a pris l’initiative de publier une capsule informative et ça a inspiré les six autres centres à vouloir participer. « On s’est dit pourquoi on ne fait pas une plus grosse campagne pour aller rejoindre plus de gens. On a tous le même but : sensibiliser et apporter du soutien, donc on devrait s’allier pour faire une campagne nationale », déclare la responsable des communications du CALACS Agression Estrie, Kelly Laramée.  

 La pandémie en cause 

La pandémie a rendu le travail des CALACS plus difficile avec l’absence de proximité. Avant, les intervenants allaient dans les parcs et les soirées, mais maintenant les jeunes sont plus difficiles à atteindre. « La particularité c’est qu’elles se sont toutes tournées vers internet et c’est difficile d’avoir un contact avec elles. La campagne permet de les approcher là où elles sont », ajoute Kelly Laramée.  

 Selon le rapport de la Commission parlementaire sur l’exploitation sexuelle des mineurs déposé en 2020, le tiers des victimes sont des filles de moins de 18 ans et 98,6% des jeunes femmes sont concernées par la problématique. Ces données ont motivé les CALACS à agir. « Jusqu’ici la réponse est bonne. On reçoit des messages de personnes qui viennent chercher de l’aide après avoir vu notre campagne et on sait que c’était la chose à faire », déclare l’intervenante au CALACS de l’Outaouais, Émilie Grenon. 

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